Auto-entrepreneur : comment recruter un alternant ?

Vous êtes auto-entrepreneur et pensez à recruter un alternant ? Ce guide complet contient nos meilleurs conseils ! 

Première nouvelle : en tant qu’auto-entrepreneur, vous pouvez recruter un alternant ! Ce n’est pas une évidence. Par définition, en micro-entreprise, nous apprenons à gérer une activité seule. Nous disposons d’une gestion administrative allégée. Et puis, il y a un côté plaisant à vivre selon l’expression “seul maître (ou maîtresse) à bord !”

Et pourtant certaines situations, que nous allons passer en revue, peuvent nous faire changer d’avis. Car un alternant est un réel soutien pour l’auto-entrepreneur qui développe son activité.

Nous vous avons aussi réservé une surprise à la fin. Promis, c’est du jamais vu dans le monde de la micro-entreprise. 

Voici donc le guide que nous offrons aux auto-entrepreneurs qui songent à faire appel à un alternant. C’est le moment de déballer votre cadeau. 🎁

1. Dans quels contextes un entrepreneur pourrait avoir besoin d’un alternant 

La micro-entreprise peut être complètement adaptée à votre activité, mais elle peut aussi représenter une phase du développement de votre entreprise. Dans les deux cas, vous pouvez avoir besoin d’un alternant. Et comme cela ne va pas de soi, voici un éventail de bonnes raisons d’abandonner la navigation en solitaire.

#1 – Pour la croissance de l’activité 🚀

Objectif Lune ! Au fond, lorsque nous lançons une activité d’auto-entrepreneur, nous nourrissons de belles ambitions. Nous pourrions donc reprendre à notre compte ce célèbre titre d’une bande dessinée de Tintin. Cependant, pendant notre trajectoire ascendante, nous pouvons avoir besoin de renfort afin de gérer la charge de travail croissante.

Par exemple :

• Un graphiste freelance qui reçoit de plus en plus de commandes pourrait embaucher un alternant en design graphique, pour l’aider sur certains projets.
• Un coach sportif indépendant dont la clientèle s’élargit rapidement pourrait recruter un alternant en STAPS pour l’assister lors des séances d’entraînement collectif.

#2 – Pour développer de nouvelles compétences

Faire tout, tout seul : cela peut fonctionner pendant un moment. Mais si l’auto-entrepreneur souhaite élargir son offre de services ou améliorer certains aspects de son activité, là encore, un soutien peut être bienvenu :

• Une consultante en marketing digital pourrait engager un alternant en développement web pour créer des sites internet en complément de ses services de stratégie marketing.
• Un auto-entrepreneur spécialisé dans la vente de produits artisanaux en ligne pourrait recruter une alternante en e-commerce afin d’optimiser sa présence sur les réseaux sociaux.

#3 – Pour la gestion administrative et commerciale

Avec la croissance de l’activité, les tâches administratives et commerciales peuvent devenir chronophages. Et si l’auto-entrepreneur ne délègue jamais, il risque d’atteindre un plafond de revenu. L’alternant peut alors vous aider à transpercer ce plafond. 

• Un plombier auto-entrepreneur pourrait embaucher une alternante en gestion pour l’aider dans la facturation, la comptabilité et la relation client. Le plombier peut ainsi consacrer plus de temps à servir ses clients.
• Une coach en développement personnel pourrait recruter un alternant en communication pour gérer ses réseaux sociaux, son site web et organiser ses événements. Cette aide lui permettrait de toucher une audience plus large et donc de gagner de la clientèle.

#4 – La préparation de la transmission de l’activité

Si l’auto-entrepreneur souhaite se réorienter ou approche de l’âge de la retraite, il peut aussi envisager de transmettre son activité :

• Un artisan bijoutier proche de la retraite pourrait prendre un alternant en bijouterie-joaillerie dans l’optique de lui transmettre son savoir-faire et potentiellement son entreprise à terme.

#5 – Pour des projets spécifiques ou saisonniers

Certains auto-entrepreneurs peuvent avoir besoin d’une aide ponctuelle pour des projets particuliers ou des pics d’activité :

• Un photographe indépendant pourrait recruter un alternant en photographie pour l’assister lors de la saison des mariages, qui est particulièrement chargée.
• Un consultant en informatique pourrait recruter un alternant pour l’aider à développer une nouvelle application mobile dans le cadre d’un projet client important.

Dans tous ces cas, l’embauche d’un alternant permet à un auto-entrepreneur de bénéficier d’une aide précieuse tout en formant un futur professionnel, le tout avec des avantages financiers liés aux contrats d’alternance.

2. Ce que vous allez gagner en recrutant un alternant

Votre micro-entreprise peut bien sûr bénéficier des nombreuses incitations au recrutement d’un alternant. 

#1 Obtenir des avantages financiers

Si un recrutement constitue une dépense, il faut aussi considérer que le coût salarial d’un alternant est nettement inférieur à celui d’un employé classique. En effet, la rémunération d’un alternant correspond à un pourcentage du SMIC, variant de 27 % à 78 % selon l’âge et le niveau de qualification. Voici un tableau récapitulatif.

De plus, les microentreprises peuvent bénéficier d’aides financières et d’exonérations fiscales pour encourager l’embauche d’alternants et les aider à faire croître leur activité. 

Aide unique à l’embauche d’apprentis :

Cette aide est destinée aux employeurs qui recrutent des apprentis préparant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau inférieur ou égal au baccalauréat.

Montant de l’aide :

• 4 125 € pour la 1ère année du contrat.
• 2 000 € pour la 2ème année.
• 1 200 € pour la 3ème année.

Conditions d’obtention :

• Vous devez conclure un contrat d’apprentissage avec un apprenti préparant un diplôme de niveau inférieur ou égal au baccalauréat.
• Vous devez transmettre le contrat d’apprentissage dûment signé à l’Opérateur de Compétences (OPCO) dont vous dépendez, dans un délai de 5 jours suivant la date de début d’exécution du contrat.
• Enfin, vous devrez réaliser chaque mois une Déclaration Sociale Nominative (DSN) pour l’apprenti.

Aide exceptionnelle à l’embauche d’apprentis :

Dans le cadre du plan de relance « 1 jeune, 1 solution », une aide exceptionnelle a été mise en place pour les contrats d’apprentissage conclus entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024.

Montant de l’aide :

• 6 000 € maximum pour la première année d’exécution du contrat, quel que soit l’âge de l’apprenti.

Conditions d’obtention :

• Les mêmes que pour l’aide unique à l’embauche d’apprentis
• Vous devez conclure un contrat d’apprentissage entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. Au moment où nous rédigeons l’article, nous ne savons pas si cette aide va être prolongée.

Aide à l’embauche d’un apprenti reconnu travailleur handicapé :

Les employeurs qui recrutent un apprenti reconnu travailleur handicapé peuvent bénéficier d’une aide supplémentaire.

Montant de l’aide :

• Jusqu’à 3 000 € pour les contrats conclus entre le 1er août 2024 et le 31 décembre 2024.

Conditions d’obtention :

• Recruter un apprenti reconnu travailleur handicapé.
• Transmettre le contrat d’apprentissage à l’OPCO compétent.
• Effectuer les déclarations sociales requises.

En dehors de l’aspect financier, un alternant c’est surtout des bénéfices concrets pour votre micro entreprise.

#2 Préparer la prochaine phase de votre activité

En effet, l’alternance permet de former un jeune talent aux besoins et aux méthodes de travail spécifiques de l’entreprise. 

Pour une micro-entreprise avec des processus particuliers, une approche nouvelle ou une identité singulière, c’est l’occasion de façonner les compétences d’un futur collaborateur.

L’alternance pourrait alors s’apparenter à une longue période d’essai. Celle-ci vous permet d’évaluer l’adéquation entre l’alternant et vous avant une éventuelle embauche définitive. En effet, une entreprise est avant tout une aventure humaine. ⛵

#3 Dynamiser l’entreprise

L’arrivée d’un alternant ou d’une alternante permet de briser la solitude de l’entrepreneur. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Intégrer un jeune alternant peut insuffler une nouvelle dynamique. Celui-ci ou celle-ci peut apporter de nouvelles idées et un nouveau regard.

Cela vous permet aussi de vous initier au recrutement, une compétence essentielle pour un entrepreneur qui souhaite faire prendre de l’ampleur à son activité.

Enfin, après avoir accompagné plus de 25 000 entrepreneurs et porteurs de projet, nous pouvons certifier que pour grandir, il faut apprendre à déléguer certaines tâches. Un copilote ne fera pas que vous libérez du temps. Il prendra aussi une partie de votre charge mentale pour vous permettre d’envisager de nouveaux horizons. 🧠

3. Recruter un alternant : les critères que l’auto-entrepreneur doit connaître

Il existe 2 possibilités pour une alternance : le contrat d’apprentissage ou le contrat de professionnalisation. Voici les critères à respecter pour chacun.

Le contrat d’apprentissage

L’apprenti doit avoir entre 16 et 29 ans révolus. Des exceptions permettent aux jeunes de 15 ans (ayant terminé le collège) ou aux personnes de plus de 29 ans (reconnues comme travailleurs handicapés ou ayant un projet de création/reprise d’entreprise) d’accéder à ce contrat.

L’apprenti doit être inscrit dans un centre de formation d’apprentis (CFA) pour préparer un diplôme ou un titre à finalité professionnelle reconnu, allant du CAP jusqu’au niveau master (bac +5).

L’entreprise doit désigner un maître d’apprentissage pour accompagner et former l’apprenti. En microentreprise, vous endosserez ce rôle. 

Enfin, le contrat d’apprentissage peut durer entre 6 mois et 3 ans, en fonction du type de diplôme préparé et du profil de l’apprenti.

Le contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans souhaitant compléter leur formation, aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus, aux bénéficiaires de minima sociaux (RSA, ASS, AAH), ainsi qu’aux personnes ayant bénéficié d’un contrat unique d’insertion (CUI).

Le contrat doit permettre de préparer un diplôme, un titre à finalité professionnelle, ou une qualification reconnue par la convention collective de l’entreprise. Les formations visées peuvent être de différents niveaux, mais elles doivent répondre aux besoins de l’entreprise.

L’employeur doit assurer une formation pratique et théorique en désignant un tuteur pour encadrer le bénéficiaire. Vous serez donc le tuteur. Pour remplir votre rôle, vous devrez veiller à la progression de la formation et à l’intégration de l’apprenant dans l’entreprise.

Le contrat peut être un CDD (de 6 à 12 mois, voire 24 mois selon la formation) ou un CDI avec une période de professionnalisation. La formation théorique doit représenter entre 15 % et 25 % de la durée totale du contrat.

Les conditions à respecter

Il reste encore 2 conditions à remplir.

L’auto-entrepreneur doit s’assurer qu’il peut fournir le matériel nécessaire et des conditions de travail adéquates. Concrètement, cela correspond à :

• Un poste de travail équipé : un ordinateur avec les logiciels nécessaires ou les outils indispensables s’il s’agit d’une activité manuelle.
• Un accès aux ressources nécessaires : des documents, manuels ou supports de formation essentiels (par exemple, un guide de l’entreprise, des procédures internes, ou des ressources de formation en ligne).
• Un espace de travail adapté : bureau, chaise, éclairage adapté, etc.
• Des outils de communication : un téléphone ou un accès à une messagerie professionnelle.

Dernier critère : en tant que maître d’apprentissage, l’auto-entrepreneur ne peut accueillir simultanément que deux apprentis.

4. Comment recruter un alternant : le guide pas à pas

Pour rappel, vous trouverez, à la fin de l’article, une surprise qui pourrait bien vous faciliter la vie. Mais voyons d’abord comment procéder, si vous faites les choses par vous-même.

Étape 1 – Définir le besoin et le profil de l’alternant

Notez précisément les tâches que l’alternant aura à effectuer, le niveau de compétence requis, et les outils nécessaires. Cela vous permettra d’identifier les missions.

Pour définir le profil recherché, posez-vous les questions suivantes :

• Quel diplôme ou formation est pertinent ? 
• Quelle expérience ou compétences particulières sont nécessaires ? 
• Par exemple, avez-vous besoin d’un alternant en comptabilité, en communication, ou en graphisme ?

Étape 2 – Choisir le type de contrat (apprentissage ou professionnalisation)

Reportez-vous à la partie précédente pour trancher.

Étape 3 – Rédiger une annonce de recrutement

La rédaction d’une annonce se fait généralement de la manière suivante :

• Titre de l’annonce : Mentionnez le poste avec précision, par exemple, « Assistant en communication en alternance ».
• Description du poste : Listez les missions, les responsabilités, le lieu de travail, et le type de contrat.
• Profil recherché : Indiquez le niveau d’étude, les compétences requises (logiciels spécifiques, connaissances techniques) et les qualités personnelles recherchées (autonomie, rigueur).
• Conditions et avantages : Précisez la durée du contrat, la rémunération (selon la réglementation), et les éventuels avantages.

Pensez aussi à vous “vendre” en mettant en valeur votre activité, votre ADN et l’atmosphère de travail dans laquelle vous évoluez. Nous ne sommes pas sur une application de rencontre, mais gardez en tête que vous recherchez tout de même un “match professionnel”.

Étape 4 – Publier l’annonce

Publiez l’annonce sur des sites dédiés au recrutement en alternance :

• Indeed : C’est un des plus grands moteurs de recherche d’emploi qui regroupe de nombreuses offres d’alternance.
• Keljob : La plateforme propose environ 1 200 offres d’alternance chaque mois.
• Monster : Ce site inclut une section dédiée à l’alternance avec environ 1 500 offres disponibles.
• Walt : La plateforme offre plus de 24 000 offres d’emploi et formations en alternance.
• Le Portail de l’Alternance : Soutenu par le ministère du Travail, il propose plus de 12 000 contrats.

Contactez les CFA ou écoles spécialisées proches de votre secteur, car ils peuvent relayer votre offre auprès des étudiants. Il est possible aussi de participer à des journées portes ouvertes ou à des forums de recrutement organisés par ces centres.

Partagez votre offre sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook) pour accroître la visibilité de l’annonce.

Étape 5 – Recevoir et trier les candidatures

Examinez les candidatures reçues pour évaluer les expériences et compétences des candidats.

Sélectionnez les profils qui semblent les plus adaptés aux missions et organisez les informations pour un suivi facile.

Étape 6 – Prendre contact avec les candidats sélectionnés

Pour les candidats présélectionnés, envoyez un email pour fixer un rendez-vous d’entretien, en précisant la date, l’heure, et le format (en présentiel, par téléphone, ou en visioconférence).

Pour gagner du temps, un appel rapide peut être utile pour vérifier certaines informations ou poser quelques questions préliminaires avant de planifier un entretien plus approfondi.

Étape 7 – Conduire les entretiens

Préparez une liste de questions pour évaluer les compétences techniques, les motivations, et la capacité du candidat à travailler dans une micro-entreprise.

Préparez aussi une présentation de l’entreprise et des missions. Décrivez votre activité, les missions précises du poste, et ce que l’alternant pourra apprendre.

Assurez-vous que le candidat comprend bien le rôle et est motivé par les missions proposées. Validez aussi son niveau de qualification et son autonomie, surtout si l’encadrement est limité.

Étape 8 – Choisir le candidat et finaliser le recrutement

Contactez le candidat sélectionné pour lui annoncer sa sélection, confirmer les conditions du contrat, et lui transmettre les documents nécessaires (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).

Envoyez un email de remerciement aux candidats non retenus pour leur intérêt et leur participation au processus.

Étape 9 – Effectuer les démarches administratives

Une fois le candidat choisi, il vous reste 3 étapes administratives indispensables :

1. Signez le contrat d’apprentissage ou de professionnalisation avec l’alternant ou l’alternante.
2. Transmettez le contrat à l’Opérateur de Compétences (OPCO) pour validation et obtenir les éventuelles aides financières. Concrètement, vous devez constituer un dossier avec le contrat, la convention de formation avec l’organisme de formation précisant les modalités de la formation (durée, coût, objectifs) et une copie de la pièce d’identité du salarié. La transmission du dossier peut s’effectuer en ligne, à travail un portail ou une plateforme dédié, par courrier ou par e-mail. 
3. Effectuez la Déclaration Préalable à l’Embauche (DPAE) auprès de l’URSSAF, avant le premier jour de travail. Cette démarche s’effectue sur le site officiel de l’URSSAF, dans votre espace employeur. Vous devrez renseigner quelques informations sur vous (numéro de SIRET, code APE, adresse de la micro-entreprise), sur l’alternant (Nom, prénom, date et lieu de naissance, numéro de sécurité sociale, adresse du domicile) et sur l’embauche (date et heure d’embauche, type de contrat, temps de travail).

Conclusion

Vous connaissez maintenant en détail cette option dont dispose votre micro-entreprise et dont on ne parle presque jamais. Mais nous avons souhaité aller plus loin dans notre accompagnement et vous donner toutes les cartes en main. C’est la surprise que nous vous avions promise. 🎁

Nous avons créé un programme d’apprentissage à l’entrepreneuriat. Concrètement, elle est conçue pour vous aider à trouver votre bras droit que nous allons former en collaboration avec vous, autour de vos besoins. Nous vous proposons aussi notre aide dans les démarches administratives pour faciliter cette nouvelle étape de votre activité. 

Autrement dit, nous retirons tous les points de friction pour vous laisser le meilleur. Pour connaître ce programme unique, cliquez sur la bannière. Trouvons ensemble votre futur co-pilote !