Apprentissage et alternance : Quelles sont les différences ? Le guide pour tout comprendre
Vous entendez sans cesse parler d’alternance, d’apprentissage et même de professionnalisation. Mais quelles sont les différences entre ces contrats ? Quelles sont les implications du statut d’apprenti et d’alternant ?
Depuis quelques années, un mot revient sans cesse dans les discussions des étudiants : l’alternance. Et nous pouvons comprendre pourquoi ! Ce format permet d’acquérir une expérience professionnelle tout en poursuivant ses études. C’est une opportunité pour se préparer au monde du travail avant même d’avoir son diplôme en poche.
Porté par des aides publiques et une demande croissante, ce marché a explosé cette dernière décennie. Autrefois réservée aux niveaux CAP ou BEP, l’alternance s’est largement démocratisée, notamment dans l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, les formations en alternance représentent une part importante des cursus post-bac, avec une nette progression au niveau master : 63 % des contrats en 2023 contre 41 % en 2019. Toutefois, entre alternance et apprentissage, le flou persiste. Beaucoup pensent que ces termes sont synonymes, alors que… L’alternance est un système qui associe études et expérience professionnelle. Elle englobe le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Chacun ayant ses propres objectifs, règles de rémunération et ses modalités de financement.
Dans cet article, nous vous expliquons toutes les différences entre alternance, apprentissage et contrat de professionnalisation !
S’il ne fallait retenir que 5 points clés dans cet article :
- Apprentissage et contrat de professionnalisation : Ces deux formats mêlent études et expérience professionnelle, mais chacun possède ses propres particularités.
- Des différences de rémunération : Les contrats de professionnalisation proposent généralement un salaire plus élevé que l’apprentissage, mais après 26 ans, les salaires tendent à s’aligner.
- Une formation financée : Les coûts des études sont pris en charge par l’employeur, l’OPCO, et parfois même l’État. C’est une opportunité idéale pour financer ses études sans s’endetter !
- Avantage fiscal pour les apprentis : Ils bénéficient d’une exonération d’impôt jusqu’à un certain plafond, contrairement aux alternants en contrat de professionnalisation, pour qui tous les revenus sont imposables.
- Durée des contrats, une question de format : Un contrat d’apprentissage peut durer de 6 mois à 3 ans, tandis que le contrat de professionnalisation s’étale plus sur une période comprise entre 6 et 12 mois.
Bonne lecture !
Sommaire :
1. Les différences entre apprentissage et alternance
2. Ce qu’il faut savoir sur l’alternance
3. Les aspects pratiques de contrats d’alternance : durée des contrats, rémunération et financement
1. Les différences entre apprentissage et alternance
Il n’est pas forcément aisé de faire la différence entre alternance et apprentissage. Ces termes sont souvent utilisés à tort comme synonymes. Pour clarifier, l’alternance est une catégorie générale, un cadre de formation qui comporte deux types de contrats. Voici leurs spécificités :
Qu’est-ce que l’alternance ?
L’un des avantages de l’alternance est que c’est un système de formation qui combine études théoriques (dans un lycée professionnel, un CFA ou une université, par exemple) et expérience pratique en entreprise. L’objectif est de permettre aux étudiants de développer des compétences professionnelles tout en validant un diplôme ou une certification reconnue.
Ce format s’adapte à énormément de profils et de projets, ce qui en fait un véritable tremplin vers l’emploi. Cependant, il existe deux types de contrats différents : l’apprentissage et le contrat de professionnalisation.
L’apprentissage : un type d’alternance
Vous l’avez compris, l’apprentissage est une forme spécifique de contrat d’alternance. Il est dédié aux jeunes de 16 à 29 ans (avec certaines exceptions pour les demandeurs d’emploi ou les personnes en situation de handicap). Ce contrat s’inscrit dans la formation initiale et poursuit un double objectif : préparer les étudiants à la vie professionnelle et leur permettre d’obtenir un diplôme ou un titre reconnu.
Voici quelques points clés de l’apprentissage :
- Un cadre structuré : L’apprenti est encadré par un maître d’apprentissage qui l’accompagne tout au long de son parcours, tant sur le plan pratique que théorique.
- Une formation diplômante : Ce contrat vise à l’obtention d’un diplôme d’État (CAP, bac pro, BTS, licence, master…) ou d’un titre inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
- Une immersion professionnelle : Les apprentis partagent leur temps entre leur formation en centre et leur activité en entreprise, un planning souvent bien rythmé.
Le contrat de professionnalisation : une alternance pour se (re)lancer
Le contrat de professionnalisation, lui, se positionne différemment. Il fait partie de la formation continue et s’adresse à un public plus diversifié. Il est particulièrement adapté :
- Aux jeunes de 16 à 25 ans en complément ou en reprise de formation.
- Aux adultes de 26 ans et plus en reconversion professionnelle ou demandeurs d’emploi.
- Aux bénéficiaires de dispositifs d’aide comme le RSA ou l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
C’est aussi un véritable atout pour l’insertion professionnelle. Bien entendu, il permet l’acquisition d’un diplôme, d’un titre professionnel, d’un certificat de qualification professionnelle (CQP), ou d’une autre reconnue par une convention collective.
💡Les étudiants sous contrat de professionnalisation sont appelés alternants, tout comme les apprentis, ce qui contribue parfois à la confusion.
En résumé, l’apprentissage accompagne davantage les jeunes dans un parcours de formation initiale. Le contrat de professionnalisation, quant à lui, s’adresse plutôt à ceux qui souhaitent poursuivre leurs études dans le cadre d’une formation continue ou d’une reconversion.
2. Ce qu’il faut savoir sur l’alternance
Elle représente une opportunité pour les jeunes d’étudier tout en intégrant le monde professionnel, et pour les entreprises de former leurs futurs collaborateurs selon leurs besoins. C’est un modèle gagnant-gagnant qui favorise l’insertion professionnelle et le développement des compétences. Pourtant, certaines idées reçues persistent encore…
L’alternance s’adresse uniquement aux formations de CAP et BEP
C’est totalement faux ! Ce format d’études n’est pas limité aux diplômes de CAP ou BEP. Il s’adresse à un éventail très large de formations, du niveau 3 au 7. Concrètement, vous pouvez intégrer un contrat d’apprentissage dès l’âge de 15 ans pour préparer un CAP, mais aussi poursuivre jusqu’à un BAC+5, par exemple dans un master en marketing ou en ingénierie.
À savoir : De nombreuses universités et grandes écoles proposent aujourd’hui ce type de cursus, notamment dans des secteurs en forte demande comme la tech, la finance ou le management.
L’alternance est réservée aux métiers de l’industrie et de l’artisanat
Encore une idée dépassée ! Certes, cela a longtemps été associé à ces secteurs historiques, mais ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, tous les domaines ou presque recrutent des alternants. Vous pouvez postuler dans des secteurs aussi variés que la communication, la banque, l’hôtellerie, ou encore l’informatique.
⏩ Pour vous aider à vous orienter, voici les 11 secteurs qui recrutent en alternance.
L’alternance ne s’adresse qu’aux jeunes de moins de 21 ans
Absolument pas ! Si l’alternance cible en priorité les jeunes de 16 à 25 ans, elle n’est en aucun cas une voie exclusive pour cette tranche d’âge. Les adultes en reconversion professionnelle, les demandeurs d’emploi ou encore les bénéficiaires de certaines aides (RSA, AAH) peuvent aussi profiter de ce dispositif. D’ailleurs, certaines catégories de personnes, comme les travailleurs en situation de handicap, les sportifs de haut niveau ou les créateurs d’entreprise, peuvent même y accéder sans limites d’âge.
En alternance, c’est l’entreprise qui fixe le montant de la rémunération
Faux, encore une fois ! Les rémunérations sont strictement encadrées par la loi. Les grilles salariales dépendent de votre âge, du niveau de votre formation et du type de contrat que vous signez (apprentissage ou professionnalisation). Et rappel utile, vous devrez même déclarer votre revenu lorsque vous êtes en alternance.
3. Les différences entre le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation : durée, rémunération et financement
Bien que proches par leur format, le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation présentent chacun leurs spécificités. Voici un tour d’horizon de leurs principales différences.
Durée des contrats : quelles différences ?
Les deux peuvent être conclus à durée limitée (CDD) ou dans le cadre d’un CDI. Toutefois, la durée varie selon le type de contrat et le contexte de la formation.
La durée du contrat d’apprentissage est encadrée et dépend de celle de la formation suivie. Généralement, elle est comprise entre 6 mois (minimum) à 3 ans (maximum), mais certaines situations permettent une extension jusqu’à 4 ans. Si l’apprenti est en CDI, le contrat débute par une période d’apprentissage correspondant à la durée de la formation.
La durée du contrat de professionnalisation est plus courte : de 6 à 12 mois. Toutefois, il est possible pour certaines catégories de bénéficiaires, comme les demandeurs d’emploi ou les adultes en reconversion, de profiter d’une extension jusqu’à 36 mois.
Dans les deux cas, elle est toujours précisée dans une convention ou un avenant.
Les différences de rémunération en alternance : apprentissage versus professionnalisation
Tout travail mérite salaire ! Les contrats permettent aux alternants et apprentis de bénéficier d’une rémunération calculée en pourcentage du Smic ou du salaire minimum conventionnel du secteur (si ce dernier est plus favorable). Cependant, certaines différences existent :
Le salaire en apprentissage dépend de deux critères, l’âge de l’apprenti et son ancienneté dans l’entreprise. Les pourcentages appliqués varient de 27 % à 100 % du Smic, selon ces paramètres.
Par exemple :
- Un apprenti mineur en première année touchera 27 % du Smic, soit environ 486,49 € brut par mois en 2025.
- Un apprenti de 21 à 25 ans en troisième année percevra 78 % du Smic, soit environ 1 405,40 €.
En contrat de professionnalisation, le salaire en fixé en fonction de l’âge de l’alternant et de son niveau de formation initiale. Les pourcentages vont de 55 % à 100 % du Smic.
Par exemple :
- Un alternant de moins de 21 ans percevra entre 55 % et 70 % du Smic en fonction de son niveau de formation.
- Un alternant de 26 ans ou plus touchera systématiquement 100 % du Smic, soit environ 1 801,88 € brut en 2025.
💡Bon à savoir 💡
Les salaires des apprentis sont inférieurs à ceux des contrats de professionnalisation, sauf pour les alternants âgés de 26 ans et plus. À ce stade, les rémunérations s’alignent.
Voici un tableau récapitulatif des différences de salaires entre l’apprentissage et le contrat de professionnalisation (indice : janvier 2025) :
SEUIL DES SALAIRES EN 2025 (salaires bruts) |
APPRENTISSAGE (rémunérations minimales légales) | PROFESSIONNALISATION |
Mineurs de 17 à 18 ans Année 1 : 486,49 € Année 2 : 702,70 € Année 3 : 990,99 € | Alternant de moins de 21 ans de 990,90 € à 1 171,17 € |
Apprentis âgés de 18 à 20 ans Année 1 : 774,77 € Année 2 : 918,92 € Année 3 : 1 207,21 € | |
Apprentis âgés de 21 à 25 ans Année 1 : 954,95 € Année 2 : 1 099,10 € Année 3 : 1 405,40 € | Alternant de 21 à 25 ans de 1 261,26 € à 1 441,44 € |
Apprentis de 26 ans et plus 1 801,80 € | Alternant de 26 ans et plus 1 801,88 € |
Existe-t-il une différence de financement entre l’apprentissage et le contrat de professionnalisation ?
En France, le financement des contrats repose sur plusieurs acteurs : les employeurs, les OPCO (opérateurs de compétences) et parfois, l’État ou les régions. Toutefois, il existe quelques différences entre apprentissage et professionnalisation.
Contrat d’apprentissage
- Formation : Les OPCO prennent en charge les frais de formation des apprentis en CFA (Centre de Formation d’Apprentis).
- Salaire : L’employeur rémunère l’apprenti, avec des exonérations de charges sociales.
- Aides financières : L’employeur peut bénéficier de l’aide unique à l’embauche, pouvant aller jusqu’à 6 000 € par an sous certaines conditions.
- Contribution publique : L’État et les régions participent également au financement des CFA pour alléger les coûts.
Contrat de professionnalisation
- Formation : Les OPCO financent les frais pédagogiques (école ou organisme de formation) selon les barèmes des branches professionnelles.
- Salaire : L’employeur bénéficie de réductions sur les cotisations sociales.
- Aides financières : Certaines aides s’appliquent, notamment pour les publics en difficulté. Pôle Emploi peut aussi cofinancer la formation.
Aspect | Contrat d’apprentissage | Contrat de professionnalisation |
Public cible | Formation initiale, jeunes de 16 à 29 ans principalement | Formation continue, jeunes et adultes, reconversions |
Contribution des OPCO | Frais de formation au CFA | Frais pédagogiques (école, organisme de formation) |
Aides à l’employeur | Aide unique de 6 000 € | Aides ciblées selon le profil du salarié |
Charges sociales | Exonérations totales ou partielles | Réduction des cotisations sous conditions |
L’objectif de ces financements est d’encourager les étudiants à choisir l’alternance et les entreprises à les recruter afin de favoriser la formation et l’insertion professionnelle. Alors, vous n’avez plus qu’à faire votre choix et vous lancer !
4. Déclarer ses revenus en alternance : Ce qu’il faut savoir selon votre contrat
Vous avez signé votre contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Nous vous félicitons, car c’est un premier pas vers la vie active. Vous avez perçu vos premiers salaires et vous vous demandez si vous devez déclarer cet argent. La réponse est oui, mais il existe quelques différences selon que vous soyez apprenti ou alternant. Voici nos explications.
Contrat d’apprentissage : une exonération avantageuse pour les étudiants
Les salaires perçus dans le cadre d’un contrat d’apprentissage bénéficient d’une exonération fiscale jusqu’au plafond annuel du SMIC. En 2024, ce plafond est fixé à 21 273 € brut. Si vos revenus totaux restent sous ce seuil, vous n’aurez rien à déclarer ni à payer en impôts. En revanche, si votre rémunération dépasse ce montant, seule la partie excédant ce plafond sera imposable.
Mais attention, même si vos revenus sont exonérés, vous devez les mentionner dans votre déclaration. Cela permet à l’administration fiscale de valider votre situation et d’éviter tout problème.
Contrat de professionnalisation : des revenus soumis à l’impôt
Contrairement à l’apprentissage, les revenus issus d’un contrat de professionnalisation sont intégralement imposables, car il est assimilé à un contrat de travail classique. Il n’y a donc pas d’exonération fiscale, ce qui signifie que tous vos salaires, primes et avantages doivent être déclarés, même si vos revenus sont modestes.
Bonne nouvelle : Déclarer vos revenus ne signifie pas nécessairement que vous devrez payer des impôts. S’ils restent en dessous du plafond de non-imposition (environ 10 777 € en 2024 pour une personne seule sans enfant), vous ne paierez rien. Cependant, la déclaration de vos revenus reste obligatoire.
Rattachement fiscal ou déclaration séparée ?
Lorsqu’il s’agit de déclarer vos revenus, vous avez deux options : les rattacher à ceux de vos parents ou choisir une déclaration individuelle. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients, et votre choix dépendra de votre situation personnelle.
- Rattachement au foyer fiscal des parents : Cette option est la plus pertinente si vos revenus sont faibles. Cependant, il est important de prendre en considération que cela peut augmenter le revenu global du foyer et faire passer dans une tranche d’imposition supérieure.
- Déclaration individuelle : Si vous avez un salaire régulier et que vous souhaitez gérer vos finances de manière autonome, cette option est celle qu’il vous faut. Elle vous permet de prendre en main votre situation fiscale et de bénéficier de certaines déductions et crédits d’impôt qui ne seraient pas disponibles si vous étiez rattaché au foyer fiscal de vos parents.
⏩ Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter notre guide complet : Faut-il déclarer ses revenus en alternance ?
5. FAQ : réponses aux questions fréquentes des alternants
Que vous soyez en pleine recherche d’une entreprise ou déjà lancé dans cette aventure, certaines questions reviennent souvent. Voici quelques explications pour y voir plus clair.
# 1 Comment trouver une entreprise pour son alternance ?
La recherche de l’entreprise parfaite peut être un véritable casse-tête. Heureusement, il existe des méthodes pour y arriver : soigner son CV et sa lettre de motivation, communiquer sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn, ou encore bien préparer ses entretiens.
👉 Découvrez nos 10 conseils pour trouver l’entreprise de ses rêves en alternance.
# 2 Puis-je recruter un alternant en tant qu’auto-entrepreneur ?
La réponse est oui ! Mais ce n’est pas une démarche à prendre à la légère. En effet, vous devez respecter des obligations légales en établissant un contrat en bonne et due forme et respecter les conditions imposées par la loi. De plus, vous devez vous assurer que vous êtes prêt à prendre en charge un étudiant. Il faudra lui consacrer du temps pour l’accompagner et lui transmettre votre savoir-faire. Dans tous les cas, le recrutement d’un alternant est un véritable atout pour développer votre activité.
# 3 Quels secteurs recrutent le plus en alternance ?
Les secteurs qui recrutent activement des alternants sont : le digital et les métiers du numérique, le commerce et la vente, les métiers techniques (industrie, ingénierie), la santé et les services à la personne.
CONCLUSION
Nous voilà arrivés à la fin de cet article. Vous maîtrisez désormais les principales différences entre l’alternance, l’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Ces formats, bien qu’assez proches, possèdent chacun leurs spécificités, notamment en matière de salaire et de déclaration de revenus. Des subtilités qu’il est nécessaire de bien comprendre pour faire les bons choix !
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