Compte de Résultat & Bilan : 20 Minutes pour tout comprendre
Avant toute chose, nous tenons à vous rassurer : non, vous n’avez pas besoin d’être expert-comptable ou diplômé en finance pour réaliser un plan financier. Avec les bonnes bases, vous pourrez très bien le faire par vous-même.
Seulement, avant de rentrer dans la création de son plan financier (compte de résultat, bilan, prévisionnel de trésorerie…), il faut tout de même en passer par un petit cours de rattrapage, pour bien comprendre les notions de base de la comptabilité. Ce sont ces notions que vous allez modéliser dans votre plan financier et que vous exposerez à des partenaires de votre projet : banquiers ou investisseurs, prestataires, fournisseurs etc. D’où l’importance de bien maîtriser ces différents éléments.
Allez, c’est parti pour un petit cours sur 2 éléments clés en comptabilité : le compte de résultat et le bilan !
Sommaire :
Introduction : Les bases de la comptabilité
1. Comprendre le compte de résultat
2. Comprendre le bilan comptable
3. La différence entre le compte de résultat et le bilan
Introduction : Les Bases de la Comptabilité
Peut-être que certains et certaines d’entre vous ont une image obscure et complexe de la comptabilité, voire en ont fait à l’université et en gardent le souvenir d’une matière ennuyeuse. C’est vrai que c’est un domaine qui a tendance à ne pas intéresser, lorsque l’on n’est pas directement concerné par le sujet. Mais ce n’est pas une fin en soi. Vous verrez que les notions que vous avez besoin de connaître sont plus simples qu’elles n’y paraissent et même que, en s’y intéressant, ça peut même devenir – presque – fun !
Commençons par reprendre la définition de la comptabilité : la comptabilité est une obligation légale qui vise à retranscrire et à enregistrer de manière chiffrée et justifiée les actions ou les flux d’une entreprise, à travers 2 principaux documents comptables :
- Le compte de résultat
- Le bilan
En entreprise, la comptabilité (tenue comptable, validation du business plan…) est généralement réalisée par un expert-comptable. Mais ce n’est pas une obligation pour toutes les entreprises : cela dépend de leur structure juridique. Que vous souhaitiez ouvrir un restaurant, lancer une startup ou un cabinet d’avocats, c’est pareil !
Si vous êtes freelance ou indépendant sous le statut de la micro-entreprise, vous êtes soumis à une comptabilité simplifiée : le recours à un expert-comptable est facultatif. Vous pourrez donc réaliser votre comptabilité vous-même à l’aide de logiciels gratuits.
En revanche, l’expert-comptable est fortement conseillé dans certains cas, comme par exemple pour les PME.
Quand votre projet va mûrir, nous vous recommandons d’ailleurs de faire appel à un comptable pour partir sur des bases saines !
1. Comprendre le compte de résultat
Le compte de résultat est un document comptable, qui va représenter les produits et les charges de votre entreprise sur une période donnée.
Par exemple : du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020.
La différence entre ces 2 éléments (produits et charges) est égale au résultat net. C’est la dernière ligne de votre compte de résultat, qui ressemble à ça :
Ce compte de résultat peut être négatif (perte) ou positif (bénéfice). Ce résultat va dépendre de votre business model, du niveau d’activité durant la période, du montant des charges etc.
Bien sûr, l’objectif de toute société est d’être rentable !
Prenons un exemple simple : une société belge qui produit du chocolat.
Au cours de l’année 2019, elle a réalisé 50 000 € de chiffre d’affaires.
Pour produire ses chocolats, elle a besoin de main-d’œuvre, de matières premières, d’eau, d’électricité, d’un local… Toutes ces charges lui reviennent à 30 000 € pour l’année 2019.
Conclusion : la société a réalisé un résultat net de 20 000 € (produits – charges = résultat).
L’objectif du compte de résultat est donc de visualiser les performances réalisées par une société sur une année. Ce document est utile pour différents publics :
- L’entreprise, pour analyser ses performances et les comparer aux années précédentes.
- Le fisc, pour connaître le bénéfice réalisé par l’entreprise.
- Les actionnaires et autres investisseurs potentiels, pour connaître la rentabilité de l’entreprise.
a) Les charges fixes et les charges variables
Toujours dans le but de revoir les notions clés de la comptabilité, il est important de bien comprendre la distinction entre charges fixes et charges variables.
Une charge représente un coût supporté par l’entreprise. Il en existe différents types. Parmi les plus connus, citons par exemple les salaires, les loyers, la publicité etc.
Pour bénéficier d’une analyse plus fine de l’activité de l’entreprise, ces charges seront classées en 2 catégories : fixes (ou structurelles) et variables (ou opérationnelles). Effectuer cette distinction est capital pour bien piloter son activité sur le long terme et déterminer des indicateurs financiers de performance.
Et c’est tout simple à comprendre :
- Comme son nom l’indique, une charge fixe est une charge qui ne bouge pas. Elle ne sera pas amenée à varier en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Il peut s’agir de coûts de certification, d’honoraires comptables ou bancaires, d’assurances, de loyers etc.
Typiquement, les salaires : que l’entreprise fasse 10 000 ou 100 000 € de chiffre d’affaires, le versement des salaires ne va pas varier.
- En revanche, une charge variable augmente ou diminue en fonction du niveau d’activité.
Exemple : pour un transport de marchandises, je fais appel à un à prestataire logistique. Si je ne vends pas, mon prestataire ne va rien me facturer puisqu’il n’y a rien à transporter. Mais si je vends beaucoup, il va me facturer… beaucoup 😉
Seules les charges d’exploitation (c’est-à-dire les charges qui sont nécessaires aux activités courantes de l’entreprise) sont affectées par cette différence entre fixes et variables). Les charges financières et exceptionnelles ne sont quant à elles pas concernées.
💡Petite précision concernant les salariés
Les postes « support » sur des fonctions telles que la finance, le marketing etc. sont considérés comme des charges fixes. Les postes « production » sont au contraire considérés comme des charges variables.
b) Les différents éléments qui composent le compte de résultat
Le principe du compte de résultat est toujours le même (produits – charges) et va beaucoup plus loin que le simple calcul « chiffres d’affaires – charges de production ».
Surtout, le compte de résultat prend en compte absolument tous les types de produits et de charges, afin d’offrir une analyse fine de la situation financière d’une entreprise.
Le total des produits d’exploitation
Ce total est la somme des éléments suivants :
- La vente de marchandises + la production vendue = Chiffre d’affaires généré par l’entreprise.
- La production stockée = Différence constatée entre le montant des stocks au début et la fin d’un exercice.
- La production immobilisée = Immobilisations créées par une entreprise pour son propre compte (exemple : construction d’un four à pain).
- Les subventions d’exploitation = Aides financières accordées par l’État ou par les collectivités publiques.
- Reprise sur amortissement et provision = Différence entre les dotations réalisées sur une année et la valeur de dépréciation concrète d’une immobilisation.
Autres produits d’exploitation = Produits qui ne sont pas liés à la vente et qui ne peuvent être considérés comme des produits financiers ou exceptionnels.
Le total des charges d’exploitation
Ce sont toutes les charges qui sont nécessaires aux activités courantes de l’entreprise.
Ce total est la somme des éléments suivants :
- Achats de marchandises = Achats de produits à destination de l’entreprise (comme une machine à café).
- Variation du stock de marchandises = Différence entre le stock final et le stock initial sur l’année pour les achats de marchandise.
- Achats des matières premières et autres approvisionnements = Achats nécessaires aux besoins de la production des produits (du chocolat, dans le cas de notre entreprise belge). Ces produits entrent dans la composition du produit final.
- Variation du stock de matières premières et d’approvisionnements = Différence entre le stock final et le stock initial sur l’année pour les achats de matières premières.
- Autres achats et charges externes = Achats de biens ne pouvant être stockés (eau, énergie), les locations, les déplacements, les primes d’assurances…
- Impôts, taxes et versements assimilés = Versements obligatoires à l’État, aux collectivités locales…
- Salaires et traitements versés ou personnels = Rémunération versée au personnel et aux freelances travaillant pour la société en contrepartie d’un travail effectué.
- Charges sociales = Charges liées aux rémunérations de la masse salariale et aux diverses indemnités et primes allouées.
- Dotations aux amortissements et provisions = Montant de la perte de valeur subie par une immobilisation corporelle au cours du temps (l’usure). Cela permet d’étaler les achats de biens (machines, ordinateurs…) sur plusieurs années en fonction de la durée de l’utilisation du bien.
Autres charges d’exploitation = Publicité, commissions revendeurs, voyage professionnel…
Le résultat net
Résultat d’exploitation (I – II) = Total des produits d’exploitation – Total des charges d’exploitation.
- Total des produits financiers (III) = Intérêts perçus par une société grâce aux différents placements effectués par les investisseurs (actions, valeurs mobilières de placement…).
- Total des charges financières (IV) = Remboursements des ressources financières (capitaux) empruntées à des tiers (banques).
Résultat financier (III – IV) = Total des produits financiers – Total des charges financières.
Résultat courant avant impôts = Résultat d’exploitation + Résultat financier.
- Total des produits exceptionnels (V) = Encaissements inhabituels qui n’ont rien à voir avec le cycle normal d’exploitation d’une firme (pénalités clients, dons, etc.).
- Total des charges exceptionnelles (VI) = Dépenses inhabituelles qui n’ont rien à voir avec le cycle normal d’exploitation d’une firme (amendes, coût lié à un licenciement, pénalité due à un retard de paiement…).
Résultat exceptionnel (V – VI) = Total des produits exceptionnels – Total des charges exceptionnelles.
- Participation au résultat de l’entreprise pour les employés (VII) = Redistribution d’une partie des bénéfices réalisés par une firme à destination des salariés (obligatoire pour les entreprises d’au moins 50 salariés).
- Impôts sur les bénéfices (VIII) = Saisie de l’État d’une partie des bénéfices réalisés par une entreprise. Aussi appelés impôts sur les firmes, ils sont obligatoires chaque année pour toute société réalisant des bénéfices sur le sol français.
Le calcul du résultat net = (résultat d’exploitation + résultat financier + Résultat exceptionnel) – Impôts sur les bénéfices.
2. Comprendre le bilan comptable
Celui-ci est un peu plus complexe à définir. Contrairement au compte de résultat, où l’on peut voir la modélisation de l’activité d’une société sur une période donnée, le bilan représente une photographie de l’activité à un moment bien précis.
Par exemple : si l’on se replace dans cette période du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020, le bilan au 31 décembre 2020 ne va pas représenter l’ensemble des flux de votre établissement sur l’année 2020, mais plutôt une retranscription de votre actif VS votre passif. Donc, ce que vous possédez à la fin de l’année.
- L’actif de votre société représente ce que vous possédez : vos immobilisations (corporelles, incorporelles et financières), vos stocks, vos capitaux propres, vos créances clients, votre trésorerie…
- Le passif représente quant à lui vos dettes, de manière générale : ce que vous devez payer à vos salariés, vos fournisseurs, à l’État (dette fiscale et sociale), vos emprunts bancaires…
Mis en tableau, voici ce que cela donne :
💡À retenir
L’actif et le passif de votre bilan doivent toujours être égaux ! Dans le cas contraire, la balance est déséquilibrée et vous savez qu’il y a eu une erreur de calcul.
En général, le bilan tout comme le compte de résultat sont représentés sur une année de 12 mois. Le modèle classique veut que cette année de 12 mois soit du 1er janvier au 31 décembre de la même année.
Mais, en fonction de votre activité et de votre saisonnalité, rien ne vous empêche d’avoir ce que l’on appelle une année comptable décalée. Par exemple, du 1er juillet au 30 juin.
Prenons le cas d’un site de e-commerce qui commercialise des ventilateurs. Ce site va logiquement connaître un pic d’activité durant la chaude période d’été et peut donc décider de clôturer son année comptable en hiver, quand l’activité sera plus faible.
a) Les différents éléments qui composent le bilan
Colonne des actifs (gauche)
- Actifs immobilisés = Éléments corporels, incorporels ou financiers que la société possède, et destinés à rester durablement dans l’entreprise.
- Immobilisations corporelles = Équipements, machines, constructions, meubles… on peut les toucher.
- Immobilisations incorporelles = Brevets, fonds de commerce, logiciel interne… on ne peut pas les toucher.
- Immobilisations financières = Filiales, capitaux investis dans d’autres établissements, cautions, prêts accordés…
- Actifs circulants = Éléments financiers et matériels possédés par la firme et destinés à ne pas y rester durablement (moins d’un cycle d’activité de 12 mois).
- Stocks = Ensemble de biens destinés à être commercialisés par l’entreprise dans le cadre de son activité ou à être utilisés dans le processus de fabrication des produits finaux vendus.
- Créances clients = Ce que vos clients vous doivent (paiement sous 30 jours, paiement en plusieurs fois…).
- Créances fiscales et sociales = Ce que l’État vous doit (exemple le plus courant : lorsque la TVA déductible de l’entreprise est supérieure à sa TVA collectée).
- Disponibilités = Il s’agit de votre trésorerie de manière générale. Ces disponibilités représentent les liquidités mobilisables sur le compte bancaire de l’entreprise. Si le montant de votre trésorerie est positif, l’entreprise pourra par exemple utiliser cet argent pour investir dans des innovations, ou recruter de nouveaux profils. En règle générale, une entreprise résiliente conserve toujours une partie de ses bénéfices pour l’injecter dans sa trésorerie. Au cours des années, il est intéressant de comprendre dans quelle mesure ces disponibilités varient.
- Valeurs mobilières de déplacement (VMP) = Titres financiers (actions) acquis par une entreprise qui bénéficie d’un surplus de trésoreries. L’objectif de ces VMP est de faire fructifier cet excédent à court terme, avec des taux de rentabilité intéressants. Contrairement aux immobilisations financières, les VMP ont simplement vocation à rémunérer cet excédent de trésorerie sur une courte période, tout en gardant la possibilité de revendre rapidement ces actions pour récupérer les liquidités sorties de la trésorerie.
Colonne des passifs (droite)
- Capitaux propres = Ressources financières possédées par l’entreprise (sauf dettes). Ces capitaux propres correspondent au passif immobilisé et peuvent être apportés directement par vous-même, par vos associés, par des investisseurs externes (levée de fonds) ou bien dans certains cas, via le crowdfunding. Ces ressources financières permettent d’assurer le fonctionnement de l’entreprise sur le long terme et de rémunérer les différents actionnaires. Ce sont des ressources stables toujours disponibles, contrairement à la trésorerie qui peut vite varier en fonction des investissements de l’établissement sur un moment donné. Les capitaux propres sont représentatifs de la solidité financière d’une entreprise sur le long terme. Plus ils sont élevés, moins les risques d’impayés le sont. Les investisseurs seront donc potentiellement plus enclins à injecter des fonds dans l’entreprise.
- Capital = Somme d’argent que l’établissement possède. Une partie de ce capital représente la somme déposée à la création de l’entreprise. Le capital social fait partie des capitaux propres dans le passif.
- Réserves = Ressources financières correspondant au cumul des bénéfices des années précédentes qui n’ont pas été redistribués aux actionnaires ni injectés dans le capital ou dans la trésorerie. Ces réserves occupent un rôle essentiel pour la stabilité financière d’une société en cas d’aléas d’exploitation.
- Résultat = Richesse créée au cours d’une période (bénéfice ou perte). Le résultat figure au passif dans la mesure où il n’a pas encore été redistribué (trésorerie, capital, actionnaires, employés…) et constitue une ressource de financement pour l’entreprise. C’est un indicateur important, car il permet de mesurer la performance globale de l’entreprise.
- Dettes = Elles correspondent au passif circulant. Les montants que vous devez à des tiers (banques, fournisseurs, État…) ne sont pas destinés à rester durablement dans l’entreprise. L’objectif étant de rembourser le montant prêté le plus rapidement possible.
- Dettes financières = Type de dette qui est majoritairement constitué des emprunts effectués auprès des banques et des apports effectués en compte courant d’associé. C’est l’argent que l’on doit soit aux banques, soit aux associés (y compris vous) ayant investi dans l’entreprise en compte courant d’associé.
- Dettes fournisseurs = L’argent que vous devez à vos fournisseurs pour l’achat de marchandise (avec la possibilité d’obtenir des délais de paiement plus ou moins long).
- Dettes fiscales et sociales = Argent que l’on doit à l’État (Trésor public), aux organismes publics ou aux salariés de l’entreprise. Ces dettes fiscales et sociales peuvent être : impôts sur les sociétés, TVA collectée en attente de règlement, cotisations sociales ou salaires en attente de paiement.
Tout comme le mode de financement de projet par capitaux propres, par levée de fonds ou par crowdfunding (via Kickstarter ou Ulule, par exemple), il est tout à fait possible d’avoir recours à la dette pour financer son projet (avec un risque plus élevé).
3. La différence entre le compte de résultat et le bilan
Ce qui diffère entre le compte de résultat et le bilan, c’est que le compte de résultat constate les flux, tandis que le bilan concerne les stocks et le développement du patrimoine de l’entreprise.
Exemple avec l’achat d’un ordinateur
Pour que cette différence soit bien claire, passons par un petit cas pratique :
Admettons que vous ayez déjà établi une structure d’entreprise. Vous décidez alors de vous rendre en magasin pour acheter un ordinateur que vous utiliserez à titre professionnel. Vous demandez une facture au nom de votre société.
C’est votre entreprise qui va posséder cet objet et celui-ci va être utilisé sur une durée relativement longue (2 à 5 ans). On considère donc cet achat d’ordinateur comme un investissement qu’il va falloir retranscrire dans votre comptabilité. Plus précisément : dans votre bilan, à la fois dans l’actif et dans le passif.
Dans la colonne des actifs (ce que vous possédez), un ordinateur représente une immobilisation corporelle. Pour qu’un achat puisse rentrer dans cette catégorie, il doit remplir 2 critères :
- La valeur de l’objet est généralement supérieure à 500 € (sinon, c’est une charge).
- L’objet va être utilisé sur une durée relativement longue.
Concrètement, comment cela se passe ?
Disons que vous avez acheté cet ordinateur pour 1 000 €. Vous allez donc renseigner ces 1 000 € dans l’actif de votre bilan en tant qu’immobilisation corporelle. Mais ce n’est pas fini. Certes, cet ordinateur vous appartient désormais. En revanche, vous avez quand même sorti de l’argent de votre trésorerie pour pouvoir financer cet investissement. Il faudra donc également retranscrire ces -1 000 € dans le passif (ce que vous devez) de votre bilan.
Ce qui est intéressant ici, c’est que pour le moment, on voit que ces flux impactent uniquement le bilan de votre entreprise et pas votre compte de résultat avec vos produits et vos charges.
Pourtant, quand on achète un ordinateur 1 000 €, on aurait tendance à penser qu’il s’agit de 1 000 € de charges, n’est-ce pas ?
En fait, c’est un peu plus complexe que ça. Voici l’explication réelle : À la base, l’ordinateur qui vient d’être acquis a été placé en immobilisation corporelle (1 000 €) et dans votre trésorerie (-1 000 €). Jusque-là, logique. Cet ordinateur a une durée de vie de 3 ans. Vous allez donc amortir votre ordinateur sur une durée de 3 ans. Ce qui veut dire que vous allez considérer que tous les ans sur une durée de 3 ans, cet ordinateur va perdre ⅓ de sa valeur.
La durée de l’amortissement correspond à la durée d’utilisation moyenne du bien que vous allez déterminer (20 ans pour un bâtiment, 10 ans pour un mobilier…).
💡Bon à savoir
Les terrains ne peuvent pas être amortis, parce que leur durée d’exploitation est indéterminable.
C’est maintenant que se fait la gymnastique entre bilan et compte de résultat : tous les ans, vous allez donc passer cet amortissement (⅓ de 1 000 € soit 333 €) en charges, dans votre compte de résultat, et plus précisément dans les dotations aux amortissements et provisions.
Voici la démarche à suivre :
- 1er janvier : Vous avez acheté votre ordinateur (1 000 €) et vous intégrez cet investissement dans votre bilan.
- 31 décembre : Une année s’est écoulée. Votre ordinateur est toujours à une valeur de 1 000 € dans votre bilan mais, dans les faits, il aura perdu 333 €.
- Vous allez placer ces 333 € dans les charges de votre compte de résultat. En parallèle, vous allez diminuer la valeur de votre immobilisation corporelle (l’ordinateur) dans votre actif de 333 €.
= C’est cette démarche qui va vous permettre de savoir si un investissement a bien été amorti dans le temps, voire même de dégager ce que l’on appelle des retours sur investissement. L’unique moyen de procéder est d’utiliser ces 2 documents comptables simultanément.
Arrivez-vous à présent à mieux comprendre la différence, mais aussi la synergie, entre le compte de résultat et le bilan ?
Exemple avec un apport financier
Continuons avec un deuxième cas pratique : l’apport en compte courant d’associé. Cet exemple devrait intéresser plus d’un lecteur ou lectrice du blog de LiveMentor ! 🙂
En tant que fondateur de votre société, vous avez la possibilité de lui apporter de l’argent qui vient directement de vos fonds propres. Vous pourrez par la suite vous auto-rembourser, lorsqu’elle aura généré des flux de trésorerie positive et que vous commencerez à être rentable.
Admettons que vous souhaitiez apporter 2 000 € dans votre projet. Ces 2 000 € vont être apportés en compte courant d’associé.
Cet apport financier ne correspond pas à une vente réalisée par votre firme ni à une charge. On ne le retrouvera donc pas dans votre compte de résultat, mais dans votre bilan !
Pourquoi ?
Tout simplement parce que c’est une dette que la société va devoir rembourser à son actionnaire, et non une charge.
Vous venez d’injecter 2 000 € dans la trésorerie de votre firme, par exemple pour financer un nouveau chantier ? La société va devoir rembourser cet argent à l’actionnaire qui a apporté les 2 000 € (vous, en l’occurrence !)
= C’est un élément que l’on va donc retrouver dans le côté passif de votre bilan, dans la partie des dettes financières de votre société.
Conclusion : vos 3 fiches de synthèse
Voici 3 fiches de synthèse pour vous aider à mémoriser ce que nous avons vu ensemble :
Fiche #1 : Le bilan
Il permet d’analyser de manière synthétique la situation financière générale d’une entreprise, en détaillant le patrimoine qu’elle a constitué depuis sa création. Il fournit des informations clés aux différentes personnes qui le consultent (investisseurs, banques, fournisseurs…) concernant ses ressources et leur utilisation. C’est donc un indicateur clair de la santé financière globale de votre société.
Fiche #2 : Le compte de résultat
Il permet quant à lui de visualiser les performances d’une entreprise sur une année en comparant les années précédentes. Lors de la fin de l’année d’exercice, le compte de résultat est associé au bilan. C’est une obligation légale pour toute entreprise afin de garantir la transparence des informations. En revanche, contrairement au bilan, le compte de résultat joue plus un rôle d’outil de gestion incontournable quotidien que de document informatif pour les tiers.
Fiche #3 : Différence de présentation de ces 2 documents comptables :
- Dans le compte de résultat, on cherche à obtenir le résultat de la différence entre les produits et les charges.
- Dans le bilan, on cherche à obtenir un équilibre entre l’actif et le passif de l’entreprise.
Visuellement, il est donc facile de les distinguer : le bilan comporte 2 colonnes différentes (actif à gauche et passif à droite). Le compte de résultat a une unique colonne avec un système de soustraction pour arriver au résultat net.
Voilà, cet article touche à sa fin. Encore une fois, le but n’est pas de devenir experts du sujet, mais simplement de ne pas être perdu lorsque vous échangerez avec un comptable, une banque, des investisseurs potentiels etc. Que vous soyez déjà entrepreneur ou que vous vous prépariez à vous lancer, il est en effet important de se former aux fonctions fondamentales d’une entreprise, dont la comptabilité est un aspect important.
Et maintenant, c’est parti pour un petit cours de comptabilité sur 2 éléments clés : le compte de résultat et le bilan ! Ces deux notions souvent enseignées dès la terminale STMG, en licence, au DCG ou encore au DSCG sont indispensables à la compréhension et à la gestion d’une entreprise en tant qu’entrepreneur.
Il vous sera, en effet, indispensable de comprendre et analyser le bilan qui fait apparaître le résultat de l’exercice d’une entreprise et le compte de résultats qui détaille les flux de produits et de charges. Si vous avez du mal avec ces notions, n’hésitez pas à faire appel à des cours particuliers ou une formation en création d’entreprise.
Êtes-vous au point sur la création de ces 2 documents comptables obligatoires pour votre entreprise ? Si non, quels sont vos blocages ? N’hésitez pas à nous en faire part en commentaire ! 🙂
Et si vous souhaitez en apprendre davantage, voici 2 articles parus sur le blog qui pourront vous aider. Le premier vous donnera une liste d’outils pour la création de votre entreprise. Le second traite de la rémunération du dirigeant d’une petite entreprise.
Commentaires