5 solutions pour financer son activité professionnelle ?
Si vous êtes en pleine rédaction de votre business plan, une question ne manquera pas de vous tarauder : comment allez-vous financer votre future activité ? Pour la grande majorité des projets, peu importe votre investissement de départ, vous aurez sans doute tôt ou tard besoin d’un financement pour vous développer.
Alors quelles sont vos options ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ? Nous allons éclaircir ce sujet délicat, mais passionnant, rien que pour vous !
1. Les financements internes pour démarrer son activité
Pour étancher vos besoins de financement, commencez par analyser vos fonds propres.
L’apport personnel
Intéressons-nous dans un premier temps au financement interne, c’est-à-dire à vos liquidités disponibles.
L’apport personnel, comme pour un achat immobilier, est le plus souvent utilisé. Il est d’ailleurs souvent obligatoire quand on se lance dans un projet entrepreneurial.
Il permet à un potentiel investisseur externe d’être rassuré sur la viabilité du projet et sur la motivation de l’entrepreneur. Et sans surprise, la motivation est l’une des compétences les plus importantes pour la création d’une entreprise (même si elle ne se suffit pas à elle-même) !
👉 Idéalement, l’apport personnel doit représenter 30 % du budget total prévisionnel.
Enfin, cet apport aide à réduire un ratio financier tel que le taux d’endettement global, et augmente la capacité d’endettement de votre entreprise sur le moyen terme.
Les apports des associés
Autre possibilité à exploiter pour financer vos investissements de démarrage : faire appel à un ami… Ou plutôt à vos associés. Au-delà de l’apport en capital obligatoire pour créer la société, ces derniers peuvent aussi vous prêter des fonds en réalisant un apport en compte courant d’associé.
Contrairement à l’apport en capital, l’apport en compte courant est une dette de la société envers l’associé qui lui fait un prêt, inscrit au passif du bilan.
La somme prêtée pourra donc être récupérée, et cerise sur la gâteau, elle donne même des intérêts au prêteur. Bonne nouvelle : les intérêts sont déductibles du résultat fiscal de l’entreprise.
2. Les prêts pour financer son activité
Le recours à un prêt professionnel est l’un des modes de financement les plus utilisés. Voyons vos options.
L’emprunt bancaire
Pour passer à la vitesse supérieure, il est souvent nécessaire d’augmenter votre niveau de trésorerie pour maximiser les investissements et faire décoller votre activité.
Et pour cela, rien de tel que d’aller emprunter de l’argent auprès des banques pour financer son projet avec de la dette.
Attention, il existe une réelle peur de l’endettement en France, ce qui peut être une erreur.
Comme le disait Joseph Schumpeter : « On ne peut devenir entrepreneur qu’en devenant auparavant débiteur. S’endetter appartient à l’essence de l’entreprise et n’a rien d’anormal. »
Comment obtenir un prêt bancaire ?
Une fois votre peur de l’endettement vaincue, il est nécessaire d’avoir en tête que pour emprunter, il faut séduire des partenaires financiers, qui ne sont pas les plus faciles à amadouer…
👉 2 critères sont donc d’une importance capitale :
- un business plan solidement préparé, maîtrisé sur le bout des doigts ;
- et un financement personnel pour donner de l’assurance à votre projet.
Les banques sont attentives à la rentabilité de votre projet qui doit évidemment être viable. La demande de financement doit bien sûr être cohérente avec votre projet… En clair : il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre !
N’oubliez pas également que votre situation personnelle et financière intéresse aussi beaucoup votre banquier : comptes bien tenus, absence de découvert, expérience professionnelle, etc.
Enfin, pour obtenir un prêt, il vous faudra sûrement une garantie bancaire. Il en existe plusieurs mais sachez que vous n’êtes pas obligé de vous porter caution personnelle pour votre entreprise.
En effet, il existe des garanties d’entreprise qui se portent caution pour vous pour rassurer la banque sur les risques et l’encourager à vous prêter des fonds. La Banque Publique d’Investissements (BPI) fournit ce type de caution.
Même s’il est probable de vous voir refuser la première demande de prêt bancaire, ne désespérez pas ! Votre inexpérience à présenter un projet peut vous jouer des tours. Mais après plusieurs tentatives, les banquiers verront chez vous un entrepreneur maîtrisant son sujet.
Les prêts d’honneur
Si vous cherchez à compléter une somme obtenue par crédit bancaire, le prêt d’honneur pourra vous intéresser.
L’idée est simple : obtenir des fonds à taux zéro, sans intérêt à payer et sans garantie personnelle à fournir sur vos biens. Le rêve de tout entrepreneur, non ?
Ce type de prêt sert à compléter un prêt bancaire obtenu en amont ou qui sera demandé par la suite. Le bénéficiaire s’engage à rembourser le prêt sur l’honneur, en général, dans un délai de moins de 5 ans.
Vous pouvez vous adresser à Initiative France, à la BPI ou au Réseau Entreprendre qui fournissent ce type de prêt.
Le microcrédit
Si les banques vous ferment la porte une à une, il existe encore une solution pour emprunter une petite somme d’argent sans passer par un établissement bancaire.
Le microcrédit est un prêt pouvant aller jusqu’à 17 000 € réalisé auprès de l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique).
Il s’adresse tout particulièrement aux personnes n’arrivant pas à obtenir un prêt bancaire. La somme empruntée doit être remboursée sous 5 ans. Le taux applicable tourne autour de 10 %.
3. Les solutions de financement d’entreprise par des investisseurs
Si vous recherchez des sommes d’argent importantes et que vous visez une croissance à deux chiffres, cette solution pourra vous intéresser.
Les business angels et le capital-risque
Ce type de financement repose sur l’obtention de fonds contre une entrée dans le capital de votre entreprise.
En clair, des investisseurs vont investir une somme d’argent dans votre projet. En contrepartie, ils vont obtenir des actions ou des parts sociales. Ces titres sociaux leur permettent d’obtenir un droit de participation aux décisions clés de votre entreprise et bien sûr, un intéressement financier (les fameux dividendes).
Cette méthode est adaptée pour les entreprises ambitieuses qui sont prêtes à partager une petite partie de leur capital avec des investisseurs. Le ticket d’entrée est en général autour de 10 000 € mais il n’y a pas réellement de règle.
👉 Il existe différents types d’investisseurs :
- les business angels (investisseurs indépendants, plutôt au lancement de l’entreprise) ;
- les fonds d’investissement (structures dédiées aux financements, plutôt pour la phase de développement) ;
- les sociétés de capital-risque (« venture capital », notamment pour les sociétés en développement n’ayant pas forcément encore trouvé un équilibre financier).
La levée de fonds
Accueillir de nouveaux actionnaires nécessite un travail de longue haleine : c’est la célèbre levée de fonds !
Pour réussir une levée de fonds, il faut rendre un projet intéressant en un projet plus qu’intéressant, et compter entre 6 et 12 mois.
Ce travail est souvent comparé à une course de fond et à une phase de séduction. Il ne faut pas être un sprinteur, mais un marathonien qui enchaîne les épreuves tel un athlète de haut niveau : les séances de pitch (auditions), les due diligences (audits) et les refus… avant d’atteindre le Graal !
👉 Comment attirer les investisseurs en quelques conseils ?
- intégrer des réseaux d’entrepreneurs adaptés à votre projet ;
- avoir un business plan solide ;
- préparer un pitch séduisant ;
- proposer un deal « win win ».
Il est fortement recommandé de se faire accompagner pour appréhender au mieux ce processus de levée de fonds, et se protéger sur les aspects juridiques de celle-ci.
4. Les méthodes alternatives pour financer son activité
Pour terminer, regardons ensemble du côté des solutions moins répandues mais néanmoins intéressantes à creuser pour le financement d’entreprise.
La love money
Pourquoi ne pas faire tout simplement appel à votre famille et à vos amis ? On appelle ça la « love money ».
Cette méthode, sans ouverture au capital et sans aucune contrepartie exigée (à l’exception d’une niche fiscale pour le donateur), est un excellent gage de confiance pour un futur dossier d’emprunt et de financement externe.
Le financement participatif (ou crowdfunding)
Le financement participatif, appelé crowdfunding, est une autre forme de financement exotique, de plus en plus répandue pour le soutien des petits projets. Le don (ou l’investissement) sous-entend une contrepartie bien souvent matérielle.
Il existe de très bonnes plateformes de crowdfunding comme Ulule ou Kickstarter.
Le crowdfunding peut devenir un « crowdlending », où il ne s’agit plus d’un don, mais d’un prêt avec un taux très intéressant côté investisseur (autour de 9 % en moyenne).
5. Les aides et subventions pour les entreprises
Enfin, si vous recherchez un coup de pouce financier, il est fort possible que vous soyez éligible à une aide pour votre projet de création ou de reprise d’entreprise ! Il en existe de très nombreuses et vous trouverez forcément votre bonheur parmi elles.
Quelques exemples d’aides :
- l’ACRE (une réduction de cotisations sociales lors de votre première année d’activité) ;
- les aides de France Travail : ARCE, ARE (les allocations chômage) ;
- les réductions d’impôts et allégements sociaux pour les jeunes entreprises innovantes ;
- les concours et bourses dédiés aux entrepreneurs…
Selon votre profil, certaines aides vous sont directement adressées : femme entrepreneur, jeune entrepreneur, demandeur d’emploi, auto-entrepreneur, start-up, etc.
À noter aussi : renseignez-vous auprès de votre région car elle propose souvent des aides à la création d’entreprise !
💡Bon à savoir :
Il existe des aides spécifiques pour les auto-entrepreneurs comme la franchise de TVA qui vous évite de facturer la TVA ou bien l’exonération de CFE (cotisation foncière des entreprises) pour votre première année d’activité.
Conclusion
Il existe encore bien d’autres solutions de financement : crédit-bail ou leasing, affacturage…
Une fois les fonds obtenus, qu’allez-vous faire de tout cet argent ?
Un business plan dans une poche et les fonds dans une autre, vous êtes prêt à passer à la suite de l’aventure entrepreneuriale, une suite davantage tournée vers l’opérationnel.
Gardez bien en mémoire qu’il est essentiel de devenir au plus vite un excellent gestionnaire. La bonne gestion de votre trésorerie fera de votre projet une entreprise viable et pérenne. Comme le dit Pehr G. Gyllenhammar : la trésorerie est le nerf de la guerre ! (« cash is king »)
Cet article est une introduction à notre formation complète Création d’Entreprise.
Pour aller plus loin, vous pourrez retrouver 2 autres articles sur le blog de Livementor : le premier est une liste d’outils pour la création d’une entreprise et le deuxième est un article traitant de la rémunération pour un dirigeant d’une petite entreprise.
FAQ
Comment élaborer un plan de financement pour votre activité ?
Pour choisir les solutions de financement pertinentes pour votre activité, vous devez faire le point sur vos besoins et les chiffrer précisément. Selon la somme dont vous avez besoin, certaines solutions sont plus adaptées : levée de fonds pour une start-up aux besoins financiers conséquents, microcrédit pour une petite entreprise, prêt classique pour une TPE/PME, etc.
Qui contacter pour financer son activité ?
Pour financer votre activité, vous pouvez contacter France Active, Initiative France mais aussi le Réseau Entreprendre ou encore la BPI. Renseignez-vous également auprès de votre région pour vérifier si vous avez le droit à des aides publiques. Enfin, si vous êtes demandeur d’emploi, n’oubliez pas que France Travail peut vous aider.
Commentaires