Se lancer comme freelance après une carrière salariée : zoom sur le parcours de Laura

Photo de Quentin Jezequel

Quentin Jezequel

Illustration de Se lancer comme freelance après une carrière salariée : zoom sur le parcours de Laura

Nous sommes nombreux à rêver de quitter le monde du salariat pour lancer notre activité en freelance. C’est un projet qui soulève de nombreuses questions : comment trouver ses premiers clients ? Etablir son positionnement ? Pérenniser son activité ?

Laura nous partage son parcours et son recul sur le sujet, après plus de 15 ans d’expérience professionnelle en tant que salariée et 8 ans à son compte.

En 2016, j’ai fêté mes 50 ans, et réalisé qu’il me restait 15 à 20 ans de vie professionnelle

Avoir un déclic après une vie salariée

Avant d’imaginer se lancer dans l’entrepreneuriat, Laura a porté de nombreuses casquettes : « J’ai pratiqué plusieurs métiers, dans différents milieux professionnels. Depuis 1988, j’ai été juriste d’entreprise, attachée de direction, conseil juridique, directrice de la communication, chef de projet web, secrétaire générale. J’ai toujours aimé les petites structures qui offrent plus d’autonomie et des missions polyvalentes. »

En 2015, l’entreprise dans laquelle elle travaille alors est en pleine croissance, et les missions qu’on lui confie deviennent de plus en plus répétitives. La polyvalence de son poste, qu’elle affectionnait tant, disparaît peu à peu. Laura, qui fête ses 50 ans, se rend compte qu’il lui reste 15 à 20 ans de vie active. Elle décide alors de prendre les rênes de son destin professionnel et profite de son 4/5ème salarié pour effectuer ses premières missions en freelance, en parallèle de son emploi. Laura capitalise sur ses nombreuses expériences, guidée par sa passion pour la communication digitale.

« L’idée de me lancer à temps plein m’excitait, et un jour… l’envie est devenue plus forte que la peur. »

S’appuyer sur son réseau : un vivier pour trouver ses premiers clients

Beaucoup de freelances démarrent comme ça : grâce à une personne qu’ils connaissent déjà et qui leur propose une première mission. C’est une bonne façon de se lancer, qui non seulement allège la peur de ne pas trouver de clients, mais permet aussi de tester le format freelance pour voir si c’est une activité qu’on peut vraiment envisager à plein temps.

C’est de cette manière que Laura a débuté : « C’est grâce à mon réseau que j’ai trouvé mes premiers clients, sans que j’aie besoin de faire la moindre prospection. Un jour, mon tout premier employeur m’a rappelé et m’a demandé de l’aider à sortir son livre. Je l’ai accompagné dans sa communication pour le lancement, et quelques mois plus tard j’en ai profité pour refaire son site web. »

Garder le contact avec ses anciens collaborateurs est essentiel, même si l’on change totalement de secteur. La suite du parcours de Laura le confirme : « Ma deuxième opportunité a été le directeur d’un centre de formation universitaire, qui m’a demandé de créer sa newsletter mensuelle. Mon troisième client a été un déménageur avec qui j’avais travaillé des années auparavant, qui a souhaité que je reprenne en main son site internet qui avait disparu faute d’avoir renouvelé le nom de domaine. »

Ses trois premiers clients sont donc venus naturellement à elle, car Laura avait à la fois les compétences requises et était dans leur carnet d’adresses

Le conseil de Laura : cibler sa clientèle

« Pour bien transmettre un message, il faut savoir à qui l’on s’adresse ». Cette phrase, entendue lors d’une rencontre d’indépendants et de freelances autour du thème « Trouver son client idéal », marque profondément Laura.

Rapidement, elle a l’idée de cibler une clientèle de professions libérales : « C’est en quelque sorte un héritage familial, puisque mon père était architecte. À mes yeux, c’est très important car, sur le web, les métiers techniques et visuels sont bien représentés et bien valorisés… ce qui n’est pas le cas des professions libérales. Pour les professions du droit, par exemple, faire un bon site et un plan de communication n’est vraiment pas évident. »

L’identification d’une catégorie de clients sur laquelle concentrer ses efforts permet peu à peu à Laura de se spécialiser et de construire le positionnement de son offre : « Mon ambition s’est clarifiée : permettre aux sites d’être plus incarnés, autour des professionnels qui exercent leur métier en libéral. »

Connaître les besoins de ses clients pour pouvoir mieux y répondre

Une fois le client « idéal » identifié, il faut savoir trouver les bons arguments pour le convaincre. Voici comment Laura a obtenu sa première mission d’envergure, quelques mois seulement après le lancement de son activité :

« À une réunion de réseau d’affaires, je termine ma présentation d’une minute en disant : « Je fais une étude de marché pour les avocats, et je propose un audit gratuit de leur site web à ceux qui voudront bien m’aider ». Dès la fin de la réunion, j’avais un premier contact avec un avocat intéressé, et pour qui j’ai fait l’audit de son cabinet de 20 collaborateurs. »

Cet audit s’est avéré une formidable opportunité pour Laura, à double titre. Tout d’abord il a débouché sur la concrétisation de la collaboration avec ce prospect :

« À la suite d’un échange extrêmement riche, ils me proposent de leur faire une proposition pour la refonte totale de leur site. Je me rapproche alors de graphistes web en freelance, en vue d’un partenariat. De mon côté, je m’occupe intégralement du cahier des charges : tester le site pour optimiser l’expérience utilisateur, l’entretien du site, la newsletter, le relais sur les réseaux sociaux, etc. »

Cet audit lui a également permis de mieux comprendre les problématiques et les besoins de la clientèle qu’elle a décidé de cibler. Un atout indéniable pour ses futurs démarchages.

La stratégie de Laura de proposer un audit gratuit dès la prise de contact a été plus que payante, car, nous confie-t-elle, la plupart des collaborations commence « avec une petite prestation, qui permet d’instaurer peu à peu une relation de confiance. C’est au fil du temps que la collaboration s’enrichit et s’approfondit. »

Comprendre sa valeur

La clé qui a permis à Laura de pérenniser son activité est sans conteste celle-ci : réussir à identifier ses principales forces. Des forces qui lui permettent par la suite de faire la différence.

« En France, les avocats n’ont le droit de faire de la publicité pour leur activité que depuis 2014. Beaucoup d’entre eux n’ont aucune connaissance des règles de la communication sur internet. Ils ont besoin d’accompagnement. J’ai réalisé que mon expérience juridique, combinée à ma passion pour la communication digitale, pouvait être un véritable atout. »

La bonne pratique à adopter : rester informée de l’actualité de son secteur

Connaître sa valeur ajoutée est essentiel. Faire un travail de veille l’est tout autant. Laura en a pleinement conscience :« Je me documente en ligne et je participe à tous les événements professionnels que je trouve pour comprendre les tendances en communication chez les avocats et, plus globalement, dans le domaine du droit. À la première édition française du salon Legal Tech (la technologie appliquée au domaine juridique) par exemple, j’ai pu assister à plusieurs pitchs de startups qui révolutionnent le paysage du droit : prestations juridiques en ligne, justice prédictive, mise en relation simplifiée clients-avocats etc. »

Laura est 100 % à son compte, et ce depuis 2016. Elle a osé se réinventer et capitaliser sur ses compétences et ses expériences pour développer une activité riche de sens.

Aujourd’hui, avec le recul, elle est certaine d’avoir fait le bon choix : « J’ai retrouvé l’aspect polyvalent des missions qui me plaisaient tant lorsque j’étais salariée ; la différence étant qu’aujourd’hui, je choisis les clients que j’accompagne. Je n’ai jamais été aussi épanouie au travail. »

Envie de vous lancer ? Découvrez notre formation à la création d’entreprise, pour vous accompagner dans la réussite de votre projet.

Inscrivez-vous à la newsletter Boussole

La newsletter la plus suivie en France par les entrepreneurs – partagée toutes les semaines à plus de 200 000 porteurs de projet.