Kévin Gougeon de N’Go Shoes – Mention : Vues au Galeries Lafayette

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Hannah Cassar

Illustration de Kévin Gougeon de N’Go Shoes – Mention : Vues au Galeries Lafayette

Kévin Gougeon a co-créé N’go Shoes il y a près de 4 ans et la marque de chaussure cartonne. Je pourrais vous parler tout de suite des spécificités de N’go shoes, mais je vous gâcherai le récit de sa création et la suite de cet article. 

D’abord, contrairement à nos attentes, Kévin ne vient pas du tout du milieu de la mode, du marketing ou de la communication.

Il a travaillé 5 ans dans un cabinet d’expertise-comptable, ce sont les études qu’il avait entamées. Cela lui a donné l’occasion d’accompagner beaucoup de créateurs d’entreprises et souvent, il a dû les aider à sortir de situations compliquées. Autant vous dire que, de l’autre côté de la barrière, l’aventure de l’entrepreneuriat ne l’attirait pas vraiment.

Sauf que petit à petit, il ne se sent plus à sa place dans son travail. Il se met à attendre le week-end dès le lundi, à rentrer de vacances avec la seule envie de repartir… Kévin ressent un manque de sens dans sa vie professionnelle. 

À seulement 25 ans, il sait qu’il doit trouver une solution pour retrouver l’alignement.

Kévin Gougeon

Kévin Gougeon part de ses valeurs pour dessiner son projet

Le choix de l’entrepreneuriat s’impose à lui comme la seule réponse. Pour lui, c’est la solution pour créer une activité qui colle à ses valeurs, à ce qu’il veut faire pour la société. 

Mais pour Kévin Gougeon, il est hors de question de se lancer seul. Il entraine dans l’aventure Ronan, son acolyte depuis le lycée.

Kévin et Ronan ont beaucoup voyagé. Et ce sont ces voyages qui vont inspirer tous les aspects de N’go Shoes.

Ils ont fait de nombreux séjours en Amérique Latine. A chaque fois Kévin est fasciné par le savoir faire local et les motifs ethniques. On les retrouve sur les modèles de N’go shoes.

Ronan revenait de deux années dans une ONG au Vietnam. Il connaissait le pays, la langue, et avait des contacts sur place. C’est là-bas que s’installera toute la production N’go Shoes.

Il y a eu aussi ce voyage au Pérou où ils sont allés construire une crèche en 2010.

Avant même de savoir ce qu’ils allaient vendre, Kévin et Ronan savaient qu’ils reverseraient une partie de leurs futurs bénéfices à des initiatives similaires.

Depuis ses débuts, N’go Shoes soutient l’éducation au Vietnam.

Le détail croustillant de l’histoire, c’est qu’avant d’arriver au Vietnam, notre duo voulait allier l’artisanat à un produit moderne, mais ne savait pas encore qu’ils produiraient des chaussures. Cela aurait pu être de la déco, du prêt à porter… 

L’objectif central n’était pas de produire, de faire du chiffre, du marketing ou de la communication. L’objectif était avant tout de créer un projet qui anime, avec de vraies valeurs humaines, sans bull shit, sans greenwashing

Le succès d’un cercle vertueux

C’est la philosophie dont Kévin m’a parlé. Un cercle vertueux grâce auquel, plus l’entreprise fonctionne, plus les différents acteurs et partenaires y gagnent réellement eux aussi.

Depuis le début de N’go Shoes, les femmes des villages environnants ont été formées à ce savoir faire, ils sont passés de trois artisanes à quarante, d’une à trois coopératives. Ils ont été les premiers exportateurs de la petite entreprise qui s’occupe de l’assemblage de la chaussure, elle a aussi grandi avec eux.

N’go a déjà participé au financement de la construction de quatre écoles dans les zones les plus défavorisées depuis 2017.

L’équipe N’go en France s’est agrandie elle aussi. 

N’go Shoes compte en 2020 une centaine de points de vente en France. Du petit concept store à une enseigne comme les Galeries Lafayette.

« Ce cercle vertueux, c’était le socle du départ et cela restera le pilier de l’entreprise.« 

Le fonctionnement concret de l’entreprise.

Le principe est de travailler avec le moins d’intermédiaires possible.

C’est Ronan qui gère la production depuis le Vietnam. N’go Shoes est en direct avec les artisans, l’atelier d’assemblage, la tannerie. Kévin en est sur, « la meilleure façon de s’assurer des conditions de travail sur place, c’est de le voir de ses propres yeux. Nous faisons même des photos, des vidéos, pour être le plus transparent possible avec nos clients« 

Surtout, c’est aussi grâce à cela qu’ils créent de vrais liens humains avec tous les acteurs de la production, comme ceux qu’on crée… lors d’un voyage par exemple. 😉 

Aujourd’hui, lorsque Kévin Gougeon part au Vietnam, il est logé chez les artisans, est invité aux fêtes du village, dine et bois avec eux.

vietnam

Ce sont tous ces moments qu’on adore et qui font qu’aujourd’hui on prend du plaisir dans notre travail. On ne vend pas que de la chaussure, ce n’est pas cela qui nous anime. Mais vendre de la chaussure en sachant tout ce qu’il y a derrière, ça, oui, ça m’intéresse ! C’est ce qu’on essaie tous de véhiculer autour de la marque, en essayant, en plus, de montrer la réalité. C’est plus que juste du « green ». 

Comment N’go Shoes s’est fait une place sur le marché de la chaussure.

Entre l’idée du projet et le lancement de l’activité, il y a eu à peu près un an.

Kévin et Ronan ont commencé par une campagne de crowdfunding qui se passe bien, ils lèvent presque 18 000 €. De quoi financer les premières productions et un peu de stock pour la vente en ligne.

Mais le vrai début de N’go shoes, c’est 2018, la seconde campagne de crowdfunding sur Ulule. Cette fois, la collection n’est plus en toile mais en cuir, elle est beaucoup plus sneakers et c’est celle qui les fait décoller. C’est leur best-seller aujourd’hui encore !

Il y a vraiment eu une évolution entre les deux campagnes.

Après la première campagne, les associés ne parviennent pas à faire entrer la marque en boutiques. Mais ils savent analyser l’expérience et en déduire les raisons :

  • La communication étaient beaucoup axée sur le concept et les valeurs de la marque mais pas assez orientée « produit ». Avant tout, les clients achètent des chaussures, il faut les mettre en avant.  Avec l’arrivée Anaïs, stagiaire à l’époque, responsable communication à ce jour, ils retravaillent et améliorent l’image de leurs collections.
  • Ils trouvent le moyen de dépasser la question qui se mord la queue lorsqu’on est nouveau sur le marché : « Qui vous connait ? Qui va entrer dans nos magasins pour acheter votre marque ? »  C’est d’ailleurs en partie de cela dont il est question lors de l’intervention de Kévin en tant qu’invité de la formation Vente de LiveMentor qui est en pleine préparation.

L’anecdote incroyable de l’entrée aux Galeries Lafayette

La première étape a été d’obtenir l’adresse email des acheteurs des Galeries Lafayette par la copine d’une copine. 

Ensuite il y a eu l’envoi du mail. « On a clairement eu l’impression de jeter un caillou dans l’océan » confie Kévin. D’ailleurs, pas de réponse. 

Spoiler : on sait aujourd’hui que le mail en question avait été lu et que N’go shoes était entré dans les radars.

Ce n’est qu’après la seconde campagne de crowdfunding, après le travail de communication sur l’image du produit et au moment la collection sneaker en cuir qu’il se passe quelque chose de fou.

À l’occasion de leur seconde apparition au salon de la chaussure à Porte de Versaille – oui, là aussi il avait fallu apprendre d’une première expérience un peu moins réussie-  les acheteurs des Galeries viennent jeter un œil en direct.

Vous voulez les conseils de Kévin Gougeon pour une belle performance lors d’un salon ?

À 1 500 € le stand, un salon c’est un investissement sérieux pour un jeune créateur. Mieux vaut le préparer correctement.

Avant tout, sachez que les gens ne se baladent pas tranquillement à travers les allées à la recherche des prochains produits qui pourraient bien leur plaire. 

« Ils n’ont pas le temps, ils ont leur rendez-vous, ils tracent et ne te regardent même pas ! »

Donc faites votre part du boulot. Assurez-vous d’avoir :

  • Préparé un fichier client 
  • Prospecté et démarché suffisamment en amont, envoyez des emails, présentez la marque…
  • Annoncé votre présence au salon avec mention de l’emplacement exact 
  • et assurez-vous d’avoir… ajouté aux destinataires de vos emails, les acheteurs des Galeries Lafayette. À condition bien sur de les avoir avez gardés dans vos contacts malgré leur silence ?

Kévin se souvient :

Ils ne nous avaient jamais répondu, je ne pensais pas qu’ils viendraient nous voir. 

« Au fond de toi, t’espères mais tu ne l’imagines pas du tout. Surtout après tous les refus qu’on s’était pris. »

Sur le salon, ils étaient venus à trois, sans se présenter bien sûr. Ils posaient des questions sur la marque et les produits. Au bout de quelques minutes, je finis par demander :

« Et vous, vous avez une boutique ? » 

Là ils me tendent leur carte Galeries Lafayette,

“Ah oui tout de même… »

Après leur départ on était comme des fous !

surprise

Ils nous ont demandé d’envoyer un catalogue, puis il y a eu une seconde rencontre pour présenter les produits mais aussi le concept. La chance a été d’arriver au moment où les Galeries lançaient Go for Good, leur mouvement pour une mode plus responsable. 

Après le salon, il y eu les interminables semaines à espérer leur commande qui a été énorme pour la petite boite. Et là, on passe aux choses sérieuses, il fallait assurer sur la production, livrer à temps, que tout soit rodé. C’est une toute autre sphère !

L’année 2019 a été excellente, N’go Shoes a fait x 3 ! 

Grace à leur entrée aux Galeries, la marque a gagné une vraie crédibilité. En le mettant en avant correctement, ils ont pu aussi entrer dans une multitude d’enseignes plus petites à travers toute la France.

L’évolution de N’go Shoes

Ni Kévin Gougeon, ni son associé, Ronan Collin, n’avaient fait d’école de commerce de communication ou de design. Ils ne connaissaient rien à la chaussure et ont dû tout apprendre sur le terrain. Ils se sont beaucoup appuyé sur leur entourage qu’ils ont sollicité dans toutes les professions !

La différence est énorme pour Kévin lorsqu’il regarde en arrière le travail qu’il juge amateur, de leurs débuts.

Anaïs est d’une aide précieuse sur la communication et l’a aussi été pour les débuts de la marque : en parallèle elle est photographe. Elle est d’ailleurs la première employée de N’go Shoes. Cette année il y a aussi eu l’arrivée de Régis qui est responsable e-commerce et web marketing.

Le prochain projet de N’go Shoes, arrive très vite, et il donne envie !

Ce sont des sacs à dos qui ont de la classe et qui sont conçus à partir de matières recyclées. Je n’en dis pas plus, N’go Shoes vous donne rendez-vous début novembre sur Ulule pour tout savoir !

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre Formation Vente, pour laquelle nous avons invité Kévin mais aussi Laure Schappler, Cyril Ghezel et bien d’autres, inscrivez-vous à la liste d’attente. Vous serez informés dès sa sortie !

Bonus : Maîtriser les étapes clés du cycle de vente

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