Réussir un lancement sans les réseaux sociaux

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Anaelle Sorignet

Illustration de Réussir un lancement sans les réseaux sociaux

À force de lire partout qu’être présent sur les réseaux sociaux est indispensable pour leur activité, beaucoup d’entrepreneurs créent une page Facebook ou un compte Instagram par réflexe… Sans s’interroger sur la pertinence de ces outils pour développer leur entreprise.

Le problème, c’est qu’une stratégie de contenus sur les réseaux sociaux ne convient pas à tout le monde. Et lorsqu’ils y sont à contrecœur, certains entrepreneurs passent plus de temps à se demander quoi publier qu’à faire grandir leur activité…

Et si je vous disais qu’on peut développer son entreprise et réussir ses lancements sans Facebook, LinkedIn, Instagram & co ? Vous ne me croiriez peut-être pas, et je vous comprends : il y a 6 mois, j’hésitais encore à fermer mon groupe et ma page Facebook, par peur de condamner mon activité. Pourtant j’ai osé, et mon entreprise ne s’est pas écroulée. Mieux : j’ai plus de plaisir dans ce que je fais, et mes ventes ont progressé.

Si vous rêvez secrètement de fermer tous vos comptes mais que vous ne voyez pas comment faire sans, je vous explique dans cet article comment je suis passée de 8 inscrits à ma première formation à 40 aux deux suivantes… Sans les promouvoir via les réseaux sociaux.

1) Comment j’en suis arrivée à quitter les réseaux sociaux

Je suis à mon compte depuis fin 2016 : j’ai commencé comme rédactrice web et blogueuse écolo, puis je suis devenue coach 3 ans plus tard. Aujourd’hui, j’accompagne des entrepreneurs à impact et des personnes en reconversion à concrétiser leur projet.

Comme beaucoup d’indépendants, j’étais présente un peu partout sans trop me questionner. Twitter est le premier compte que j’ai fermé, en 2019. Deux ans plus tard, j’ai supprimé mon compte Instagram à 12 000 abonnés, sans aucun changement notable pour mon business (à part une amélioration de ma santé mentale).

Il y a un peu plus de 6 mois, j’animais encore une page Facebook, un groupe Facebook et un profil LinkedIn, en plus de ma newsletter et de mon blog. Enfin, “animer” est un bien grand mot : disons plutôt que j’y postais de temps en temps, sans la moindre stratégie. Et les résultats n’étaient pas terribles : si je n’ai jamais eu trop de difficultés à trouver des clients en coaching, la première formation en ligne que j’ai lancée s’est en revanche vendue à… 8 personnes.

Fin 2021, je me sentais de plus en plus fatiguée, lasse et démotivée. J’avais beau voir qu’être partout, amenait plus d’éparpillements que de résultats, je n’arrivais pas à choisir de quoi me séparer.

Et puis un jour, j’en ai eu ras-le-bol : j’ai décidé d’arrêter Facebook, et de ne plus publier sur LinkedIn. 

Je me suis donc recentrée sur mon blog et ma newsletter, pour plusieurs raisons :

  • J’adore écrire. C’était donc logique et enthousiasmant pour moi de miser sur ce que j’aime faire !
  • Je maîtrise les techniques d’écriture pour le référencement naturel (SEO) : lorsque je m’en occupais activement, mon blog accueillait 80 000 visiteurs uniques par mois…
  • Ma newsletter rassemblait déjà plus de 4 000 abonnés. Beaucoup me suivent depuis longtemps, et ne sont pas nécessairement dans mon cœur de cible. En regardant mes statistiques et les réponses à divers sondages que j’ai lancé, j’estime qu’un quart d’entre eux (soit 1000 abonnés) sont vraiment qualifiés.
  • Une liste e-mail m’appartient, contrairement à un compte sur les réseaux sociaux. Facebook ou Instagram peuvent me retirer l’accès à leurs outils à tout moment, ce qui d’ailleurs m’est déjà arrivé : 72h de sueurs froides et la disparition de toutes mes publications, comme si je n’avais jamais eu de compte…
  • Un e-mail est le moyen le plus sûr et le plus efficace de contacter mes abonnés : je n’ai pas besoin de payer pour m’assurer que mes messages parviennent à ma communauté. C’est pourquoi construire une stratégie emailing bien pensée me semble être la meilleure décision.

Comme vous pouvez le voir, je ne partais pas de zéro en délaissant les réseaux sociaux : j’avais déjà un blog référencé et une newsletter avec plusieurs milliers d’abonnés.

Pour autant, j’ai été amenée à me poser les mêmes questions que si je débutais, puisque ma liste e-mail et la visibilité de mon blog sont héritées de l’époque où j’étais blogueuse sur l’écologie… Ce qui n’est plus vraiment ce que je fais aujourd’hui.

2) Ne pas utiliser les réseaux sociaux pour mes lancements : Un coup de boost pour mon activité

Quels ont été les bénéfices de ne plus utiliser les réseaux sociaux pour mon activité ? 

Indéniablement, j’ai gagné du temps : comme je travaille mieux, mes journées de boulot durent en moyenne 1h de moins qu’avant. Ne plus m’interrompre toutes les 30 minutes pour consulter Facebook me permet de rester bien concentrée sur mes priorités, et donc d’être plus efficace.

Je lis beaucoup moins de contenus, ce qui m’évite de me comparer et de trouver que tout le monde est plus doué / chanceux / créatif / malin / inspirant / heureux / couronné de succès (rayer les mentions inutiles). Mon moral s’en porte beaucoup mieux, ce qui m’aide à rester concentrée sur ce que je veux et ce que je mets en place pour y arriver. 

Ne plus scroller me laisse de l’espace mental et fait de la place pour de nouvelles idées. Cette créativité est bénéfique pour mon business : moins d’un mois après l’arrêt de Facebook, j’ai eu l’idée d’un petit programme pour faire son bilan de l’année et fixer ses objectifs pour 2022. En 2 semaines, il était enregistré et lancé : 40 personnes l’ont rejoint sans que je ne mette en place de stratégie particulière, si ce n’est en parler sur ma newsletter. 

Mon entreprise a donc rapidement bénéficié de la décision de stopper les réseaux sociaux :

  • J’ai eu plus de 200 nouveaux inscrits à ma liste e-mail en annonçant la fermeture de ma page Facebook. Soit 3,33% des 6 000 personnes qui la suivaient. C’est très peu… Et en même temps, ça montre la faible visibilité d’une page Facebook avec des contenus organiques (sans publicité) aujourd’hui, et le peu d’engagement qu’il y avait sur cette page au moment de sa fermeture.
  • Le nombre moyen de réponses à mes e-mails a été multiplié par 3 : quitter les réseaux sociaux m’a permis de m’investir davantage sur ma newsletter (plus de régularité dans les envois, plus de propositions d’interactions…). J’ai reçu beaucoup plus de réponses qu’à l’accoutumée, ce qui m’a permis d’avoir de vraies conversations avec ma communauté et de mieux connaître ceux qui me lisent.
  • J’ai eu 5 fois plus d’inscrits à mon premier programme lancé sans les réseaux sociaux : comme je le disais, ma toute première formation en ligne a réuni 8 inscrits, malgré des posts sur LinkedIn et Facebook, un live avec des invités dans mon groupe, des newsletters dédiées… Alors que le programme que j’ai créé et lancé juste après avoir fermé Facebook a rassemblé 40 personnes, uniquement via la newsletter et sans stratégie particulière. Comment j’explique ce progrès ? Sans doute parce que le thème était de circonstance pour la fin d’année (le fameux bilan-objectif) et pouvait intéresser des profils très variés. Mais aussi parce que pour la première fois de ma vie, j’ai investi tous mes efforts et toute mon énergie dans ma newsletter, soit le canal le plus direct pour parler à ma communauté.

Ce premier lancement réussi m’a encouragée à poursuivre dans cette voie de l’entrepreneuriat sans les réseaux sociaux. 

3) Réussir un lancement sans les réseaux sociaux : Mon processus de A à Z

Vous l’avez peut-être compris en me lisant : j’adore avoir des idées et créer du contenu en fonction de l’inspiration du moment. En revanche, lorsqu’il s’agit de planifier, d’organiser et de mettre en œuvre une stratégie, je ne suis pas dans ma zone de génie. Depuis quelques mois, je collabore donc avec deux personnes qui m’aident à structurer mon business et mettre en place les systèmes qui le soutiennent. Parce que réinventer la roue chaque mois, c’est fatigant… Et ça ne marche pas très bien.

Le fait de ne plus compter sur les réseaux sociaux pour toucher de nouvelles personnes m’a poussée à mieux penser et organiser mes lancements en amont, notamment ma stratégie d’acquisition.

Pour mon deuxième lancement sans Facebook ni LinkedIn, une formation dédiée à l’entrepreneuriat sans les réseaux sociaux, voici ce que j’ai mis en place :

  • J’ai fait du teasing 

Lorsque j’ai eu l’idée de cette formation, j’en ai tout de suite parlé dans ma newsletter. L’évoquer dès le stade du projet m’a permis de prendre la température dans ma communauté, et de recueillir les questions des personnes intéressées.

Je me suis aperçue qu’il y avait de l’enthousiasme pour ce sujet chez mes abonnés. J’en ai donc reparlé à plusieurs occasions, jusqu’à ce que l’offre soit prête.

Ce teasing par petites touches m’a permis de construire une formation qui répondait vraiment aux besoins de ma cible, et de sortir un programme que certaines personnes attendaient de pied ferme !

  • J’en ai (beaucoup) parlé autour de moi

J’appelle les réseaux sociaux “la communication de la flemme” : on lance une bouteille à la mer, en espérant que quelqu’un va l’attraper, que ça va devenir viral et que le succès va nous tomber dessus. Bien sûr, les réseaux sociaux peuvent faire caisse de résonance… Mais en ce qui me concerne, ils m’amènent surtout à être dans l’attente et la passivité.

Me passer des réseaux sociaux m’a obligée à être beaucoup plus proactive et engagée : comme je ne pouvais pas compter sur l’algorithme et les partages sur Facebook pour montrer le lancement de ma formation aux personnes intéressées, j’ai contacté les personnes qui pourraient l’être. 

J’en ai parlé à tous mes amis indépendants, et à tous les entrepreneurs avec qui je suis régulièrement en contact. Alors que quelques mois plus tôt, je n’aurais rien dit en estimant que Facebook leur avait fait passer l’info…

  • J’ai incité au partage qualitatif

En plus de leur en parler, j’ai demandé à mes amis, à mes clients et à ma communauté de partager un maximum la sortie de cette formation, de faire suivre mes newsletters aux personnes qu’elles pourraient éclairer…

Ça paraît pas grand-chose, et pourtant : des dizaines de nouveaux venus sur la newsletter et au moins 5 inscrits à la formation sont arrivés là parce que quelqu’un leur a parlé de moi !

  • Je suis allée parler dans d’autres communautés que la mienne

Les réseaux sociaux sont les canaux d’acquisition que privilégient beaucoup d’entreprises aujourd’hui. Lorsqu’on décide de s’en passer, une question essentielle à se poser est : comment je fais pour toucher les bonnes personnes en dehors de ma communauté ?

Comme je vous le disais plus haut, ma liste e-mail n’est que partiellement qualifiée. Je savais donc que c’était important d’élargir ma communication au-delà de ma communauté. Et comme je n’avais ni l’envie ni le temps de mettre en place une stratégie longue (comme le référencement naturel) ou payante (comme une campagne Google Ads), j’ai choisi d’aller toucher d’autres communautés pertinentes et déjà constituées.

Pendant les deux semaines de lancement de ma formation, je suis intervenue dans un événement dédié à l’entrepreneuriat éco-féministe pour un atelier gratuit intitulé “Communiquer sans les réseaux sociaux”. En plus d’être extrêmement enrichissant, en accord avec mes valeurs et bien organisé, ce sommet accueille plus de 3 000 participantes qui sont exactement mon cœur de cible.

300 entrepreneures ou futures entrepreneures partageant ma vision du monde ont donc rejoint ma newsletter, de leur plein gré : en plus de télécharger le bonus gratuit que j’avais créé pour elles, elles ont délibérément coché la case “je souhaite m’abonner” (ce qui m’assure des inscrites vraiment engagées). 

Suite à cet événement, j’ai reçu une trentaine de messages de remerciement pour mon atelier, et 5 de ces nouvelles arrivantes ont acheté ma formation dès son lancement !

  • J’ai concentré mes efforts à un endroit… Et assumé de faire un lancement !

Quand j’avais plein de canaux de communication (blog, newsletter, page Facebook, groupe Facebook, profil Linkedin, compte Pinterest…), j’avais tendance à “saupoudrer” ma communication un peu partout, à en parler un tout petit peu ici et là – mais pas trop, pour pas déranger. Ce qui me prenait beaucoup d’énergie… Et ne marchait pas vraiment.

Là, j’ai vraiment concentré tous mes efforts de promotion sur la newsletter, avec un tarif de lancement très généreux : -50% pendant 2 semaines.

Niveau contenu, je ne suis pas fan des séquences e-mails qui matraquent les abonnés… Mais j’ai aussi conscience que la répétition est nécessaire pour éviter que certains ne passent à côté de l’information, créer de l’envie et donner confiance. Au cours de ce lancement, j’ai donc envoyé quatre e-mails espacés de 2 à 4 jours chacun (que j’ai également publiés sur mon blog) :

  • Un premier pour annoncer la sortie de la formation, présenter ses objectifs, expliquer comment je l’ai pensée et qu’est-ce que les participants vont en retirer.
  • Un deuxième et un troisième message pour détailler l’un des avantages à entreprendre sans les réseaux sociaux, à travers des exemples personnels : la réduction de mon anxiété au profit d’une plus grande concentration, et la fin de la comparaison avec d’autres indépendants, remplacée par de la créativité.
  • Enfin, un quatrième e-mail pour raconter les débuts de mon conjoint comme indépendant, comment il s’est rendu compte qu’une page Facebook ne lui serait pas d’une grande utilité, et ce qu’il a mis en place pour se développer plus efficacement et débuter son activité sans les réseaux sociaux.

Bref, pour ce lancement, j’ai décidé de varier les contenus avec des exemples concrets des bénéfices à se passer des réseaux sociaux et des histoires qui permettent à mes abonnés d’être rassurés et de se projeter dans une activité qui se développe sans Facebook et cie. 

Ces billets que je partage ne se contentent pas de “teaser” : ils donnent des informations, des clés… Mais aussi l’envie d’aller plus loin, pour ceux qui sont prêts. Pour cette formation, qui était plus spécifique, plus ambitieuse et plus chère que mon programme précédent, je visais un objectif de 40 ventes en lancement… Et je l’ai atteint !

4) Ce qu’il faut retenir pour réussir un lancement sans les réseaux sociaux, peu importe où vous en êtes :

Cesser d’utiliser les réseaux sociaux m’a aidée à prendre ma stratégie de développement plus au sérieux, à mieux la penser et l’organiser en fonction de ce qui est important et cohérent pour moi. 

J’ai encore plein de choses à apprendre (et plus tard à transmettre !) sur ce sujet, mais si je devais résumer ce que ces 2 lancements sans les réseaux sociaux m’ont appris, je dirais qu’il faut bien réfléchir à deux niveaux :

  • Qui souhaitez-vous toucher ? Ces personnes sont-elles déjà présentes dans votre communauté ? Si non, ou pas assez, où allez-vous les trouver ? À qui pouvez-vous en parler ou demander de l’aide, quels partenariats pouvez-vous créer, auprès de quelle communauté déjà constituée pouvez-vous offrir de la valeur en échange de visibilité ?
  • Qu’avez-vous mis en place pour leur donner envie d’acheter votre offre ? Sur quels canaux portent vos efforts ? Votre message est-il rassemblé ou éparpillé ? Est-ce facile de comprendre ce que vous proposez, les avantages à en retirer ? Où et comment peut-on goûter à la qualité de votre travail, comment se construit la confiance avec vos prospects et clients ?

Prenez un stylo et répondez à ces questions : plus vous serez au clair là-dessus, plus vous pourrez identifier les prochaines étapes pour un parcours client réussi !

5) Et pour la suite ?

La vie d’une offre ne s’arrête pas à son lancement, surtout quand il s’agit d’une formation en ligne, sans date de péremption. 

J’ai d’autres idées dans les cartons pour continuer de la faire connaître et d’en parler : 

  • Écrire des articles invités dans des blogs ou magazines que j’adore (tiens tiens), 
  • Mettre en place une séquence mail automatique, spécifiquement pour cette formation,
  • En reparler régulièrement sur ma newsletter,
  • Faire des bundles (offres groupées à tarif réduit) lors de prochains lancements de formations, 
  • Trouver de nouveaux partenaires,
  • Participer à d’autres événements sur ces sujets,
  • Créer une version en présentiel de cette formation…

Et si vous doutez encore de la possibilité d’entreprendre sans les réseaux sociaux, allez jeter un œil au travail d’Alexandra Franzen, une coach d’écriture américaine, auteure de best-sellers et dont la newsletter rassemble 13 000 abonnés… Alors qu’elle a fermé tous ses réseaux sociaux il y a maintenant 8 ans.

J’espère que ce partage vous a inspiré pour réussir vos lancements d’offres, sans vous sentir obligé d’utiliser les réseaux sociaux. Si vous avez des questions ou envie de partager, je serais ravie d’échanger avec vous dans les commentaires !

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