Un article par jour (25/90) : Peut-on entreprendre en équipe ?
Il y a quelques semaines, j’ai commencé un Copywriting Challenge. J’ai décidé d’écrire un article par jour, et certains élèves LiveMentor m’ont rejoint dans ce noble défi !
14 heures. J’ai calculé, la semaine dernière, j’ai passé 14 heures en réunion!
(Ou plutôt, j’ai passé 14 heures à bosser en équipe, mais il faut lire l’article en entier pour comprendre cette distinction sémantique)
J’ai longtemps détesté les réunions. J’aime faire et j’ai longtemps associé réunion et inaction.
J’ai fait tout un tas de choses, avec un niveau de réussite très variable, depuis le début de LiveMentor :
- Écrire des articles de blog
- Écrire des newsletters
- Coder l’HTML de la première version de notre site Internet (attention les yeux)
- Imaginer des interfaces et parcours utilisateurs
- Rédiger des statuts ou pactes d’actionnaires avec des avocats
- Donner des cours
- Recruter des mentors
- Lancer des campagnes de communication
- Donner des interviews
- Lever des fonds
- Trouver de nouveaux bureaux
- etc..
Tout essayer, tout faire soi-même, c’est très jouissif. On apprend tous les jours ! On met les mains dans le cambouis et on plonge dans l’inconnu.
C’est grisant de s’inscrire à 25 newsletters différentes ! C’est grisant de consulter en pleine nuit des vidéos YouTube à la chaîne sur un sujet très spécifique qu’on vient de découvrir (exemple : « les 101 tactiques pour améliorer son référencement naturel »)
Je ne regrette pas d’avoir porté des casquettes très différentes. Cela m’a permis de comprendre différents métiers (développeurs, designers, copywriters, etc..) pour pouvoir aujourd’hui échanger à un bon niveau avec des passionnés.
Néanmoins… J’ai réalisé il y a quelques mois que cette approche était destructrice pour plusieurs raisons.
1. Tout faire soi-même, c’est risquer de s’enfermer dans sa zone de confort
L’année 2017 a été intense du coté de LiveMentor : 10 fois plus d’élèves qu’en 2016. De l’extérieur, tout le monde a applaudi. Et de l’intérieur, il y a effectivement eu énormément de raisons de se réjouir. Pourtant si je fais le bilan personnel de mon année, la situation est moins excellente. Je constate que j’ai moins appris que les années précédentes. Sans m’en rendre compte, je me suis concentré sur ce que j’aimais faire et surtout bien faire ! Si je tire le trait, j’ose dire que je me suis comporté comme un bon élève de CM2 qui décide… de refaire une année en CM2 parce qu’il aime bien le programme de maths !
Quand on fait tout soi-même dans son coin, on prend le risque de se perdre dans ses passions. Au détriment de son projet !
Un porteur de projet est responsable de son développement personnel. J’adore écrire. Je pourrai passer mes journées à lire des conseils d’écrivains et des mémoires sur le copywriting pour m’améliorer.
Mais est-ce pertinent pour LiveMentor que je progresse en écriture ? Même si j’écrivais deux fois mieux, et deux fois plus vite, est-ce que cela transformerait notre petite entreprise ?
Il y a quelques mois, j’ai compris que non (à la différence d’une montée en compétences en gestion financière, plus que bienvenue !). J’ai compris qu’on peut vite s’enfermer dans une passion. Cela ne peut pas arriver quand vous bossez réellement en équipe.
2. Faire soi-même, c’est oublier qu’il y aura plus compétent que soi
Internet permet de trouver l’adresse email de n’importe qui. On peut toujours trouver la bonne personne, à condition de vraiment le vouloir !
- La recherche LinkedIn est super puissante, quand on commence à utiliser les opérateurs booléens
- Malt permet de trouver des développeurs, designers ou consultants en communication très compétents
- Upwork ou Crème de la Crème permettent d’externaliser des activités très chronophage
- Les communautés d’entrepreneurs comme les formations LiveMentor contiennent des spécialistes dans tous les domaines (comment gérer sa TVA quand on est un site e-commerce français ? Quelles sont les meilleures options de livraison ?)
J’ai toujours du mal à le croire, mais je vous assure que pour de nombreuses personnes, il est très facile de calculer de tête l’impact sur une trésorerie d’un paiement en plusieurs fois !
Vous avez compris l’idée. Ce qui est difficile, voire impossible pour nous, peut être très facile pour quelqu’un d’autre.
Tout l’enjeu est de trouver un équilibre entre creuser à fond un sujet soi-même et s’en désintéresser totalement. J’étais dans ce raisonnement binaire pendant longtemps et je le regrette. Il n’y a rien de plus agréable au contraire de comprendre les bases d’un sujet donné (le fonctionnement d’Amazon, le design de Shopify, etc..) pour pouvoir bosser ensuite avec un expert, quel que soit le type de relation (stage, CDI, freelance, actionnaire, etc..)
3. Tout faire soi-même, c’est passer à côté de compétences clé !
Il est impossible d’apprendre réellement à bosser en équipe lorsque l’on se renferme totalement sur ses passions, en voulant tout faire tout seul. Quelques exemples de travail en équipe :
- Rédiger une vraie fiche de mission pour un freelance
- Accueillir et former son premier stagiaire
- Préparer une réunion en déterminant son objectif et en connaissant l’ordre du jour
- Savoir écouter réellement son interlocuteur en lui donnant toute son attention
- Apprendre à donner du feedback constructif (et à en recevoir)
- Enregistrer des vidéos ou créer des bases de connaissance interne pour que chaque membre de l’équipe partage ses connaissances sur un sujet donné
- Restituer des comptes-rendu après des discussions importantes
Les compétences nécessaires pour ces travaux relèvent des « soft skills » : écoute, empathie, communication écrite et orale, leadership, etc..
Aujourd’hui, je suis convaincu que ce sont les plus importantes pour un entrepreneur. Nous réfléchissons à lancer une formation sur le sujet. Dites moi en commentaires si le thème vous tente !
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