Stratégie de Bootstrapping ou comment économiser de l’argent ?
Qu’est-ce que le bootstrapping ?
Le bootstrapping est un concept visant à lancer son projet en ligne le plus rapidement possible et avec un minimum de ressources disponibles.
Comment traduire le bootstrapping ?
La traduction littéraire de ce mot en français signifie « amorçage« .
Amorcer rapidement son projet pour voir si il prend. Puis ensuite lancer plus d’investissement. C’est la base du concept de bootstrapping !
Avez-vous déjà entendu cette petite voix vous murmurer : « tant que tu n’as pas fait cette étape, tu ne peux pas avancer. »
Cette voix qui nous paralyse et qui nous fait imaginer des marches insurmontables avant de pouvoir réaliser nos premières ventes.
La philosophie du bootstrapping permet de sortir un entrepreneur de ce mindset qui le bloque à l’étape du lancement de son projet.
Voici le sommaire de cet article dédié au bootstrapping :
1. Comment fonctionne la stratégie de bootstrapping ?
2. La différence entre l’approche classique et l’approche bootstrappée
3. Pour réussir votre stratégie de bootstrapping, pensez comme Pareto !
4. Les règles d’or pour bootstrapper son site E-commerce
1. Comment fonctionne la stratégie de bootstrapping ?
La stratégie de bootstrapping consiste à :
- Découper son projet de lancement en plusieurs objectifs successifs en fonction de leur priorité
- Trouver le nombre de tâches minimum à effectuer pour atteindre chaque objectif
Bootstrapper son projet E-commerce permet d’éviter l’effet tunnel. Vous n’avez pas besoin de tant d’argent ou de temps pour vous lancer !
Par exemple, au lieu de réaliser votre première vente depuis votre plateforme E-commerce, vous allez d’abord tester votre produit sur une marketplace existante comme Amazon.
Un autre exemple serait de premièrement se lancer en Dropshipping avec un produit similaire pour le tester, puis d’évoluer en un site E-commerce si ça fonctionne.
L’objectif du bootstrapping est surtout de tester tout plein de choses avec le moins de coûts possible avant de se lancer.
2. La différence entre l’approche classique et l’approche bootstrappée
Pour illustrer la différence entre une stratégie classique et une stratégie de bootstrapping, prenons l’exemple d’une personne qui souhaite lancer un site de location de poussettes pour bébés.
Voici les deux manières de démarrer ce projet :
a) L’approche classique/complète
L’entrepreneur se dit « Ok, pour que ça marche, je vais devoir acheter :
- un parking pour stocker les poussettes,
- un stock de poussettes,
- des assurances,
- une certification de locataire pour avoir la possibilité de louer des poussettes,
- un premier employé pour aider,
- …
Ensuite, si ça fonctionne, je pourrais monter mon site E-commerce avec une solution de paiement intégrée et commencer mon activité !
b) L’approche bootstrapping
L’entrepreneur se dit « Ok, j’ai déjà une poussette dans mon garage. Je sais que je ne vais pas avoir la possibilité de prouver que mon concept de location de poussettes fonctionne bien si personne n’a encore acheté. »
En optant pour une stratégie de bootstrapping, la première étape serait de commencer à louer votre première poussette et voir si les premiers clients sont satisfaits. Si oui, vous pouvez en acheter une deuxième et en louer deux. Puis dix. Puis vingt, etc…
Entre temps, vous allez récupérer les retours de ces premiers clients pour fixer un stratégie et développer les bases d’une communauté.
Au bout d’un certain seuil, l’entrepreneur aura alors assez de budget et de confiance en son projet pour investir dans un parking de stockage de poussettes par exemple. Puis dans un logisticien partenaire pour assurer les livraisons aux clients.
La base du bootstrapping, c’est de partir from scratch !
3. Pour réussir votre stratégie de bootstrapping, pensez comme Pareto !
La stratégie de bootstrapping est basée sur le concept de la loi de Pareto. Si comme moi, vous sortez d’une école de commerce, alors vous avez déjà sans doute été bassiné avec ce terme en cours de Marketing.
Le fameux 20/80 !
Il s’agit d’un concept très intéressant disant que pour n’importe quelle entreprise, 20% des efforts vont apporter 80% des résultats.
D’ailleurs, ce principe peut s’appliquer à peu près toutes les situations :
- 20% de vos clients font 80% de votre chiffre d’affaires
- 20% de vos contacts font 80% de vos appels téléphoniques
- 20% de vos outils font 80% de votre travail
- 20% de vos actions font 80% de votre stratégie
- Etc…
Pour toutes les choses que vous pouvez faire au service du lancement de votre site E-commerce, seulement 20% vont vous emmener à 80% de votre objectif qui est de vendre. En bootstrapping, il est essentiel de se concentrer sur ces 20% !
Pour réussir votre stratégie de bootstrapping, pensez donc comme notre cher économiste italien, Vilfredo Pareto.
Je vous conjure de réfléchir 5 minutes à cette question :
Quels sont les 20% de vos tâches qui font 80% de vos résultats ?
On peut même pousser le concept un peu plus loin…
Certaines startups vont jusqu’à faire une application double du principe de Pareto.
Oui, double. Accrochez-vous :
Ils vont se concentrer sur les 20% des 20% des tâches, donc les 4% des tâches qui vont apporter les 80% des 80% des résultats, soit 64% des résultats.
Quels sont les 4% de tâches à faire qui vont vous permettre d’atteindre 64% de vos objectifs ?
Le but ici est de se concentrer sur le minimum de tâches qui vont leur apporter le plus possible.
Bien sûr, vous n’êtes pas obligé d’aller aussi loin. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont nos 20/80 dans un premier temps.
N’oubliez pas, le temps est votre ressource la plus chère. Vous pouvez battre vos concurrents en maîtrisant le temps.
Au début de votre activité d’E-commerçant, certaines tâches ont plus d’importance que d’autres. C’est en investissant profondément sur les plus importantes que vous allez faire la différence par rapport à vos concurrents !
Exemple de types de tâches par importance :
Attention : Toutes les actions de ce tableau sont très importantes à terme. Aucune d’entre elle ne représente une perte de temps. En revanche, positionner sa marque est beaucoup plus important que designer un site parfait lorsque l’on débute par exemple. Un design sexy de votre site va certes pousser votre marque sur le long-terme, par contre, ce n’est pas ça qui va vous aider à réaliser vos premières ventes.
Soyons franc, de nombreux projets E-commerce arrivent à vendre avec des sites moches. Je pense notamment à l’entreprise Cookie Diet qui propose des programmes de régime à base de biscuits conçus pour produire une perte de poids. Le projet fait carton plein en Australie. Aujourd’hui, le design du site est correct mais je peux vous assurer qu’un an en arrière, c’était une horreur sans nom pour n’importe quel designer…
Pareil pour les articles de blog. Ô grand Dieu du Marketing sait à quel point ils sont importants. Cependant, écrire des articles de blog sans avoir complètement défini son offre ne va pas vous aider à vendre. Votre stratégie de contenu doit avoir un objectif !
Ce qu’il faut retenir :
Toutes les tâches sont importantes pour un site E-commerce et vous allez forcément être amené à travailler sur l’ensemble de ces tâches par la suite.
Travailler votre SEO est sans doute l’une des choses les plus intelligentes à faire pour augmenter votre première base de clientèle de manière naturelle. En revanche, si vous commencez par les tâches de la colonne de gauche en premier, vous allez atteindre votre objectif bien plus rapidement. La colonne de droite va vous permettre d’amplifier ce premier résultat.
Pour information, même si votre projet est lancé et qu’il connait de belles ventes, il est tout de même recommandé de se référer régulièrement aux tâches de la colonne de gauche pour améliorer les process de bases et renforcer son projet continuellement.
Le saviez-vous ? ?
Chez Amazon, le fondateur Jeff Bezos prends toujours deux jours par semaine pour faire les projets 20% et réfléchir à la stratégie qui va vraiment faire avancer l’entreprise.
Même dans le cadre d’une taille d’entreprise extrême, avec énormément de choses à faire, on voit qu’il est essentiel de trouver du temps pour se concentrer sur la base de son business.
4. Les règles d’or pour bootstrapper son site E-commerce
- Vous n’avez pas besoin d’un site parfait. Juste d’une plateforme permettant d’acheter vos produits.
- Vous n’avez pas besoin de créer une structure tant que vous n’avez pas de clients à facturer.
- Vous n’avez pas besoin d’acheter de la publicité tant qu’un blogueur peut encore apporter 10% de votre chiffre d’affaires.
- Vous n’avez pas besoin d’optimiser votre SEO tant que vous ne savez pas sur quels mots-clés vous voulez apparaître sur Google.
Le but est de rester concentrer sur l’essentiel qui fera fonctionner votre site E-commerce.
Chez LiveMentor, on parle de la « méthode du skateboard », qui s’oppose à l’un des pires ennemis de l’entrepreneur : la dispersion.
Oui la dispersion, celle-ci :
“Pour réussir, il me faut un site internet avec un beau design et plein de fonctionnalités ! Une page Facebook sur laquelle je vais faire des publicités. Un compte Instagram avec beaucoup d’engagement. Un blog qui se classe bien dans les résultats de recherche Google. Une chaîne YouTube sur laquelle je dois poster du contenu régulièrement… Sans ça, mon site ne décollera pas et je ne ferai aucune vente !”
Cette façon de penser est très dangereuse. Elle nous donne le sentiment que notre projet ne vaut rien si on ne passe pas de temps sur ces éléments que recommandent la plupart des blogs sur le Marketing aujourd’hui.
La vraie question à se poser quand on se lance est la suivante :
Qu’est-ce que je peux faire pour améliorer mon entreprise plutôt que pour l’agrandir ?
La croissance à tout prix est le premier facteur de chute pour une entreprise. Elle est synonyme de décisions qui se prennent au détriment de l’intérêt des clients et d’une vision extrêmement court-termisée du projet.
L’état d’esprit skateboard, c’est réaliser qu’il vaut mieux commencer petit et se lancer au plus vite. Comprendre que le temps est infiniment plus précieux que l’argent !
Avoir une belle Ferrari 458 sans roues ne vous sera pas utile. Vous allez peut-être attirer les regards, mais la confiance n’y sera pas. La coquille sera vide.
Ajoutons maintenant à notre skateboard, certes moins attrayant, un volant, puis une carrosserie, et même un moteur par la suite !
Fonder des bases propres et solides vous fera avancer bien plus loin.
Opérer de la sorte est non seulement une manière plus saine de démarrer son activité E-commerce, mais c’est aussi une façon de faire beaucoup plus durable et résiliente.
Avançons petit à petit, sans se brûler les ailes.
Si vous n’avez rien à dire à vos visiteurs, le design ne vous sauvera pas. Les mots sont plus forts. Ils permettent de connecter les valeurs de votre produit avec une audience intéressée. L’excellent blog de Seth Godin au trafic fou en est la preuve vivante.
Comme dirait Paul Jarvis, l’auteur de Company of One :
« Je me concentre simplement sur la maximisation du travail d’une manière qui me convient, ce qui peut parfois signifier en faire moins. Le travail peut être effectué à un rythme qui convient à ma santé mentale plutôt que de supporter des frais généraux, des dépenses ou des salaires coûteux. »
D’ailleurs, je vous recommande sincèrement de lire ce petit bijou. La lecture de ce livre m’a fait prendre conscience d’une autre manière d’entrepreneur que l’approche « startup » que je pouvais avoir en modèle pendant quelques années.
5. Comment bootstrapper son site E-commerce et construire sa marque en même temps grâce à la méthode du Timeboxing ?
À première vue, ça semble un peu contradictoire, pas vrai ?
Les feedbacks classiques que l’on reçoit lorsque l’on présente une stratégie de bootstrapping sont les suivants :
- « Oui, mais j’ai besoin de commencer à travailler mon SEO car c’est un travail de longue haleine. »
- « Je dois écrire des articles de blog pour justifier ma crédibilité et mon expertise sur mon domaine. »
- « Je dois être visible sur Google pour trouver d’autres clients. »
- « Je suis mal à l’aise à l’idée d’envoyer un prospect sur un site qui ne me ressemble pas. »
- « Comment je fais pour mettre en place une stratégie de bootstrapping et construire la marque de mon site en même temps? »
- Etc…
Ces retours sont totalement légitimes. Par contre, il existe une réponse à cette problématique qui permet de faire les deux choses à la fois.
Une solution qu’utilise Séverin Marcombes, notre expert en E-commerce et aussi intervenant principal de notre formation E-commerce.
Cette solution, c’est la technique du Timeboxing qui consiste à réserver :
- X jours par semaine pour faire les projets 20%
- X jours par semaine pour faire les projets 80%
Au début de votre activité E-commerce, Séverin encourage d’allouer un maximum de jours pour les 20%. Plus vous allez avancer, plus vous allez vous rendre compte que les autres tâches demandent plus de jours. Il faudra donc varier davantage au fil du temps, avec une répartition qui deviendra de plus en plus équilibrée !
6. Exercice :
Prenez une feuille blanche et un stylo, puis :
1. Écrivez la liste des choses à faire pour démarrer votre projet en les classant par ordre de priorité.
2. Dans cette liste, isolez avec un surligneur les 20% d’efforts qui vont vous donner 80% du résultat attendu.
3. Si vous êtes motivés, dans ces 20%, isolez les 20% d’efforts qui vont donner 64% du résultat.
Faites cet exercice et dites moi dans les commentaires de cet article quelles sont les 3 tâches qui vous apportent le plus de résultat !
Nous vous encourageons à le faire régulièrement afin de garantir que vous ne perdez pas de temps dans l’accomplissement de vos objectifs.
Je suis curieux de vous lire et d’échanger avec vous sur la stratégie de bootstrapping ! 🙂
Commentaires